La nouvelle charge de Marine Le Pen contre le port du voile islamique

Invitée du Grand Jury de RTL, Le Figaro et LCI, la présidente du Rassemblement national martèle que le port de ce signe religieux est "une infraction" à la laïcité.

Plus d'une semaine après qu'un élu du Rassemblement national (RN) a interpellé une femme portant le voile islamique qui accompagnait une sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Marine Le Pen persiste et signe:

"Je souhaite que le voile soit interdit dans l'intégralité de l'espace public et je le souhaite depuis des années", a-t-elle déclaré dimanche au cours de l'émission Le Grand Jury de RTL, Le Figaro et LCI.

La présidente du parti d'extrême droite avait déjà pris part à cette nouvelle polémique sur le voile au cours des derniers jours en qualifiant la femme visée par l'élu RN Julien Odoul de "militante", en concédant juste que cette interpellation était "certainement maladroite".

Le Pen assimile l'immigration au port du voile

"Le voile est un marqueur idéologique, c'est un marqueur identitaire", a tancé dimanche Marine Le Pen, estimant qu'il "n'existait quasiment pas", il y a vingt ans et que s'il était "devenu un sujet aussi majeur et aussi prégnant dans notre société" de son point de vue, il s'agissait d'une conséquence de "l'immigration massive" qui serait source de "communautarisme". 

"Les femmes dans leur immense majorité qui portent le voile aujourd'hui, c'est soit par soumission, soit par sécession", a également asséné Marine Le Pen, plaidant pour la prohibition du salafisme car "on a bien interdit un certain nombre d'idéologies totalitaires sur notre territoire" et que "le fondamentalisme islamiste (était) une idéologie totalitaire" avant de renchérir en martelant que le voile était "un marqueur du fondamentalisme et de la radicalité".

Cosignataire d'une proposition de loi différente de ses dires

Contrairement à sa position réitérée dimanche sur RTL visant à interdire le port du voile dans tout l'espace public, Marine Le Pen a cosigné une proposition de loi avec plusieurs élus RN "visant à interdire le port de signes ou de tenues manifestant de manière ostensible une appartenance religieuse dans les sorties scolaires et les activités organisées dans le cadre scolaire", selon le texte publié sur le site du parti, mais pas sur celui de l'Assemblée nationale.

Une contradiction face à laquelle elle a été placée au cours du Grand Jury, qu'elle a écartée en déclarant avoir voulu "répondre précisément, immédiatement au sujet qui est celui des sorties scolaires".

Clarisse Martin