La mise en garde de Valls contre le "ni-ni"
Face à Ruth Elkrief ce jeudi, Manuel Valls a dit et répété son souhait d'assister à la victoire "la plus ample et large" possible d'Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle: "Il faut faire en sorte que le 7 mai Emmanuel Macron fasse le plus grand score possible. (...) Il faut faire en sorte qu’il y ait le rassemblement le plus large des progressistes pour que l’essentiel soit préservé: la France et la République." Il considère ainsi qu'il a eu "raison d’appeler à voter Emmanuel Macron dès avant le premier tour car il lui fallait la meilleure dynamique."
Il s'est également engagé contre un réflexe électoral "ni Le Pen-ni Macron" allant vers un vote blanc ou l'abstention, alors même que des mouvements lycéens et jeunes ont manifesté en ce sens dans plusieurs villes de France ce jeudi: "Ce n’est pas parce qu’on est lycéens qu’on peut raconter n’importe quoi. Je me souviens à 16 ans j’avais défilé à Barcelone en 1976 dans les premières manifestations après la mort de Franco." Il a ensuite poursuivi: "A 16 ou 17 ans, on mettrait sur le même plan la tentation populiste et fasciste et un candidat progressiste comme Emmanuel Macron?" Il en a d'ailleurs profité pour s'en prendre au silence de Jean-Luc Mélenchon.
"Il ne suffit pas de voter contre"
Pour l'ancien chef de gouvernement, il ne suffit d'ailleurs pas de voter "contre" mais il faut voter "pour". Il a ainsi jugé insuffisante la sortie de Martine Aubry, se contentant de vouloir "faire barrage au Front national": "Les mots ont leur importance. Il ne suffit pas de dire on vote contre, il faut voter pour. Elle a du mal à prononcer le nom d’un progressiste? Les uns et les autres doivent dépasser les intérêts personnels".
Face à Ruth Elkrief, Manuel Valls enfonce le clou: "J’en appelle à tous. Toute parole, tout acte en faveur d’Emmanuel Macron a son importance et tout silence et toute ambiguïté a son importance car voter blanc ou s’abstenir c’est incontestablement voter Marine Le Pen."
"Je ne demande rien"
Manuel Valls, député élu dans l'Essonne, a aussi envisagé l'après-présidentielle et la campagne législative. Assurant qu'il ne "demande rien personnellement", il a tracé les contours de la majorité présidentielle qu'il appelle de ses voeux et qu'il compte bien soutenir: "Ce que je crois c’est que le camp du progrès donne l’occasion enfin à des gens qui viennent de la droite et de la gauche de travailler ensemble. Emmanuel Macron n’est pas un adversaire politique, contrairement à ce qu’a dit Benoît Hamon."