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Politique

La mise au point de Sarkozy sur le RSA n'éteint pas la polémique

Le rappel à l'ordre de Nicolas Sarkozy après les propos de Laurent Wauquiez sur les "dérives de l'assistanat" n'a pas éteint la polémique, qui a continué à faire des vagues jeudi dans les rangs de la majorité. Dans le Progrès de Lyon, le ministre des Affa

Le rappel à l'ordre de Nicolas Sarkozy après les propos de Laurent Wauquiez sur les "dérives de l'assistanat" n'a pas éteint la polémique, qui a continué à faire des vagues jeudi dans les rangs de la majorité. Dans le Progrès de Lyon, le ministre des Affa - -

PARIS (Reuters) - Le rappel à l'ordre de Nicolas Sarkozy après les propos de Laurent Wauquiez sur les "dérives de l'assistanat" n'a pas éteint...

PARIS (Reuters) - Le rappel à l'ordre de Nicolas Sarkozy après les propos de Laurent Wauquiez sur les "dérives de l'assistanat" n'a pas éteint la polémique, qui a continué à faire des vagues jeudi dans les rangs de la majorité.

Le ministre des Affaires européennes a maintenu ses propos sur le revenu de solidarité active (RSA), après avoir qualifié le week-end dernier de "cancer" les abus supposés.

"J'ai juste dit tout haut ce que beaucoup de Français pensent tout bas", dit Laurent Wauquiez dans le Progrès de Lyon, campant sur une position qui a révulsé la gauche et fait émerger à droite un clivage fort entre les partisans d'une ligne dure et les tenants d'un discours plus social.

Mercredi en conseil des ministres, le président de la République a demandé à chacun "de rester dans son secteur" et demandé de ne pas "pousser les divisions".

Toujours selon le porte-parole du gouvernement, François Baroin, Nicolas Sarkozy a aussi loué le "bilan exceptionnel" du RSA, qui a été "un bouclier social, un instrument de lutte contre la pauvreté".

A l'image de ces derniers jours, qui ont notamment vu la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, affronter son collègue du Travail, Xavier Bertrand, des voix discordantes se sont élevées jeudi matin.

Le président du Sénat, Gérard Larcher a donné tort au ministre des Affaires européennes, qui avait estimé que le reprise du travail n'améliorait qu'à la marge les revenus de certains bénéficiaires du RSA.

"Les chiffres sont têtus, Laurent Wauquiez a tort, il y a aujourd'hui un différentiel d'au moins 40% entre celui qui est contraint au RSA et celui qui a un salaire minimum", a-t-il dit sur RTL, défendant "une des réformes majeures du candidat et un outil de solidarité".

A un an de l'élection présidentielle, "et au moment où le débat va être entre justice sociale et efficacité économique, je considère que c'est l'un des outils de la justice sociale", a-t-il ajouté.

800 MILLIONS DE FRAUDE, DIT HORTEFEUX

Pour le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, "le cancer de la société, c'est d'abord le chômage, les difficultés d'accès à l'emploi des jeunes".

"Là où je rejoins Laurent Wauquiez, c'est qu'il y a un certain nombre de détails, de dysfonctionnements, qui méritent d'être corrigés, pas pour torpiller le RSA mais pour le rendre plus efficace, plus juste et permettre à ceux qui en disposent d'arriver plus rapidement à l'emploi", a-t-il dit sur France Inter.

L'ancien secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, l'UMP Yves Jégo, a estimé sur Europe 1 que Laurent Wauquiez cédait aux thèses du Front national par des propos qui démontrent une dangereuse "lepénisation des esprits".

Sur i>Télé et Radio classique, Brice Hortefeux, a quant à lui dit souscrire aux "messages" envoyés par Laurent Wauquiez.

"Il n'y a pas de sujets tabous, de débats interdits", a estimé l'ancien ministre de l'Intérieur devenu conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.

"Premier message, c'est que l'on ne doit pas, dans notre pays, percevoir davantage de revenus des prestations et de la redistribution sociales que de revenus du travail et, le deuxième message, très fort et justifié, c'est la nécessité impérieuse de lutter contre les fraudes", a-t-il souligné. "Ces deux convictions, je les partage".

"Il y a 800 millions de fraude, cela n'est pas justifié. Pourquoi ? Parce que la fraude c'est du vol", a-t-il asséné.

Jean-François Copé a regretté la polémique, mettant en avant son rôle de rassembleur au sein du parti.

"Je préfère que quand quelqu'un lance une idée, on ne lui tombe pas dessus à chaque fois", a-t-il dit sur Canal +.

"En ce qui concerne le gouvernement et le rôle que doit jouer chaque ministre, c'est au président de la République de dire. Il l'a fait très fermement et très clairement hier".

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse