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La militante basque Aurore Martin sort de la clandestinité

La militante basque française Aurore Martin, qui vivait cachée depuis six mois pour échapper à une décision de la justice autorisant son transfert aux autorités espagnoles, est sortie de la clandestinité samedi à Biarritz. /Photo prise le 18 juin 2011/REU

La militante basque française Aurore Martin, qui vivait cachée depuis six mois pour échapper à une décision de la justice autorisant son transfert aux autorités espagnoles, est sortie de la clandestinité samedi à Biarritz. /Photo prise le 18 juin 2011/REU - -

BORDEAUX (Reuters) - La militante basque française Aurore Martin, qui vivait cachée depuis six mois pour échapper à une décision de la justice...

BORDEAUX (Reuters) - La militante basque française Aurore Martin, qui vivait cachée depuis six mois pour échapper à une décision de la justice autorisant son transfert aux autorités espagnoles, est sortie de la clandestinité samedi à Biarritz, a constaté un photographe de Reuters.

Aurore Martin, 32 ans, est réapparue en fin d'après-midi dans la coulisse d'un meeting concluant une journée contre le mandat d'arrêt européen (MAE) et pour les droits civils et politiques, qui se déroulait à Biarritz en présence d'un millier de personnes.

Elle devait prendre la parole un peu plus tard dans la soirée.

Militante de Batasuna, que l'Espagne a interdit car elle le considère comme le bras politique de l'organisation séparatiste armée basque Eta mais qui est légale en France, est poursuivie en Espagne pour "participation à une organisation terroriste".

De nombreuses organisations et partis politiques ont manifesté leur indignation après la décision de la justice française de valider le mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne à l'encontre d'une militante de nationalité française pour des activités de militantisme, notamment des discours, mais aucun acte de violence.

Des élus de tous bords, des syndicats et des associations de défense des Droits de l'Homme ont notamment signé un manifeste demandant l'abrogation des MAE.

Au Pays basque, l'indignation est d'autant plus forte qu'Eta a annoncé une trêve permanente le 10 janvier dernier.

Peu après qu'Aurore Martin ait décidé d'entrer en clandestinité, une quarantaine d'élus avaient fait savoir qu'ils hébergeaient à tour de rôle la militante.

En réapparaissant, Aurore Martin sait qu'elle risque à tout moment l'exécution de la décision de justice la visant.

Dans une récente interview au Journal du Pays basque (JPB), elle s'était déclarée persuadée que ce serait le cas.

"Je sais que la procédure va être menée jusqu'au bout, que je vais passer devant l'Audiencia Nacional et j'ai intégré que je vais être incarcérée. Je dis 'intégré' car on ne peut pas accepter cela. Je risque 12 ans de prison", avait-elle dit.

Claude Canellas, édité par Marc Angrand