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La majorité presse nicolas sarkozy de parler, voire de remanier

La majorité présidentielle presse Nicolas Sarkozy de s'exprimer sur les affaires qui éclaboussent des membres du gouvernement, voire de procéder rapidement à un remaniement ministériel pour ramener le calme. /Photo prise le 2 juillet 2010/REUTERS/Philippe

La majorité présidentielle presse Nicolas Sarkozy de s'exprimer sur les affaires qui éclaboussent des membres du gouvernement, voire de procéder rapidement à un remaniement ministériel pour ramener le calme. /Photo prise le 2 juillet 2010/REUTERS/Philippe - -

PARIS (Reuters) - La majorité présidentielle presse Nicolas Sarkozy de s'exprimer sur les affaires qui éclaboussent des membres du gouvernement,...

PARIS (Reuters) - La majorité présidentielle presse Nicolas Sarkozy de s'exprimer sur les affaires qui éclaboussent des membres du gouvernement, voire de procéder rapidement à un remaniement ministériel pour ramener le calme.

La pression ne s'est pas relâchée malgré les démissions, dimanche, de deux secrétaires d'Etat épinglés pour leur utilisation des deniers publics et toute l'attention se focalise désormais sur le ministre du Travail, Eric Woerth.

L'ex-comptable de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt a dit à la police et sur le site Mediapart qu'Eric Woerth avait reçu 150.000 euros en espèces du gestionnaire de fortune de la milliardaire pour le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

L'ancien ministre du Budget, qui est soupçonné de complaisance dans le traitement du dossier fiscal de Liliane Bettencourt alors qu'il est en même temps trésorier de l'UMP, a démenti ces allégations, tout comme l'Elysée.

"C'est totalement faux. Le financement de la campagne présidentielle et celui de l'UMP s'est toujours fait dans le strict respect des règles relatives au financement de la vie politique", a dit une porte-parole d'Eric Woerth.

Le président du groupe UMP, Jean-François Copé, a estimé mardi sur France 2 que Nicolas Sarkozy devait désormais s'exprimer pour faire la clarté et apaiser les tensions.

"Ce qui est important, c'est que le président de la République parle aux Français", a-t-il déclaré.

Jean-François Copé ne donne pas d'échéance pour cette mise au point mais ne cache pas que la situation est intenable dans la mesure où "on ne peut plus faire une seule interview sans passer l'essentiel du temps à commenter des choses sur lesquelles, il faut bien le dire, on ne sait pas grand-chose".

"Je crois que c'est absolument indispensable maintenant que les choses soient remises en perspective", a-t-il dit.

"IL FAUT REMANIER DARE-DARE"

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a lui aussi estimé que Nicolas Sarkozy devait sortir de son silence.

"S'il y a eu de l'argent liquide pour le financement politique, c'est inacceptable et hors-la-loi", a-t-il dit sur Europe 1, ajoutant que la France avait fait des progrès en matière de transparence dans l'utilisation des deniers publics.

Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, n'a pas souhaité commenter les révélations de Mediapart mais il n'a pas caché son agacement devant le déferlement des affaires.

"C'est un véritable feuilleton", a-t-il dit à Reuters.

Le député UMP Jacques Myard demande lui aussi une intervention présidentielle rapide, estimant que la position d'Eric Woerth était de plus en plus difficile.

"La situation mérite une très forte mise au point. On n'échappera pas à la nécessité de remettre les choses au carré vite fait, bien fait", a-t-il déclaré à Reuters.

"Le président de la République a dit qu'il était maître du calendrier mais c'est vrai que le soldat Woerth est de plus en plus sous le feu. Ça devient politiquement difficile. Rien n'est exclu", a-t-il poursuivi. "Le règne du soupçon finit toujours par avoir des conséquences politiques."

Pour certains députés UMP, un remaniement rapide s'impose, comme le réclame d'ailleurs l'opposition de gauche.

"J'imagine mal qu'on puisse attendre maintenant la rentrée parlementaire comme si de rien n'était", a-t-il expliqué sur Europe 1 en allusion au souhait de Nicolas Sarkozy d'attendre le mois d'octobre pour modifier l'équipe gouvernementale.

Les partisans de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui viennent de créer le mouvement République solidaire (RS), appellent eux aussi à un remaniement rapide.

Sa porte-parole Marie-Anne Montchamp dit mardi à Reuters que la "situation de bras de fer avec l'opinion publique (était) intenable et préjudiciable à l'intérêt du pays".

"On est dans une crise durable, il faut remanier et remanier dare-dare", a-t-elle dit.

Emmanuel Jarry, Yves Clarisse