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La mairie de Paris juge l'accord avec Chirac clair et moral

Confrontée aux critiques à gauche comme à droite, la mairie de Paris a défendu point par point lundi l'accord à l'amiable qui se dessine avec Jacques Chirac et solderait pour elle l'affaire des emplois présumés fictifs. /Photo prise le 11 janvier 2010/REU

Confrontée aux critiques à gauche comme à droite, la mairie de Paris a défendu point par point lundi l'accord à l'amiable qui se dessine avec Jacques Chirac et solderait pour elle l'affaire des emplois présumés fictifs. /Photo prise le 11 janvier 2010/REU - -

PARIS (Reuters) - Confrontée aux critiques à gauche comme à droite, la mairie de Paris a défendu point par point lundi l'accord à l'amiable qui se...

PARIS (Reuters) - Confrontée aux critiques à gauche comme à droite, la mairie de Paris a défendu point par point lundi l'accord à l'amiable qui se dessine avec Jacques Chirac et solderait pour elle l'affaire des emplois présumés fictifs.

Le projet d'accord, qui doit encore être approuvé par le Conseil de Paris, prévoit un remboursement de 2,2 millions d'euros, dont 1,65 million serait acquitté par l'UMP.

En échange, la ville de Paris retirerait sa constitution de partie civile, de sorte que l'ancien chef de l'Etat se retrouverait sans adversaire au tribunal, fin 2010 ou début 2011, le parquet demandant la relaxe de Jacques Chirac.

Ce protocole d'indemnisation a été dénoncé par le groupe des Verts, membre de la majorité municipale, qui reproche au maire socialiste, Bertrand Delanoë, d'avoir "négocié dans son coin".

"Ce protocole n'est pas le fruit de 'tractations' ou 'négociations' secrètes puisqu'il n'était pas négociable", dit la mairie de Paris dans un communiqué.

La somme "correspond précisément aux salaires versés indûment, aux intérêts qui ont couru depuis, ainsi qu'aux frais d'avocats engagés" par la municipalité, ajoute-t-elle.

La mairie de Paris oppose à ses alliés Verts que ceux-ci avaient approuvé en 2003 le même protocole dans l'affaire Marc Blondel, l'ancien secrétaire général de Force ouvrière (FO) qui avait bénéficié d'un chauffeur rémunéré par la ville de Paris.

La ville avait alors accepté la proposition de FO de lui rembourser plus de 280.000 euros.

"Pourquoi ce principe s'appliquant à Marc Blondel devrait-il être rejeté dans le cas de Jacques Chirac qui, de la même manière, propose de rembourser les Parisiens", s'interrogent les services de Bertrand Delanoë.

Dans un entretien à Libération samedi, la députée européenne d'Europe Ecologie et ancienne juge d'instruction Eva Joly estime qu'il s'agit d'une "faute politique (...), d'un mauvais deal au très haut niveau qui traduit encore un mépris de la justice".

Pour la mairie, "ce protocole ne préjuge en rien de la décision future du tribunal".

Par ailleurs, la contribution de l'UMP, que son secrétaire général, Xavier Bertrand, soumettra au parti, est une "perspective qui n'est pas contestable", dit la mairie de Paris.

"Il est logique que l'ex-RPR participe à la réparation de préjudices subis par les Parisiens". Dans un autre volet de l'affaire des emplois fictifs, concernant cette fois-ci Alain Juppé, "l'UMP avait remboursé 900.000 euros à Paris".

"A l'époque, tous les élus, à commencer par les Verts, avaient approuvé ce principe et nul n'avait soulevé l'argument du 'déni de justice'", souligne la mairie.

François Fillon a salué lundi l'attitude de Bertrand Delanoë dans le dossier. "Je pense que c'est une mesure qui est juste et qui (l') honore", a dit le Premier ministre sur France Inter.

Marine Pennetier, édité par Gilles Trequesser