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Politique

La gauche dénonce la probable arrivée de Santini au Grand Paris

Des voix s'élèvent en France pour protester contre la probable nomination du député-maire Nouveau Centre d'Issy-les-Moulineaux, André Santini, à la présidence du conseil de surveillance de l'établissement public Société du Grand Paris (SGP). /Photo d'arch

Des voix s'élèvent en France pour protester contre la probable nomination du député-maire Nouveau Centre d'Issy-les-Moulineaux, André Santini, à la présidence du conseil de surveillance de l'établissement public Société du Grand Paris (SGP). /Photo d'arch - -

PARIS (Reuters) - Des voix s'élèvent en France pour protester contre la probable nomination du député-maire Nouveau Centre d'Issy-les-Moulineaux,...

PARIS (Reuters) - Des voix s'élèvent en France pour protester contre la probable nomination du député-maire Nouveau Centre d'Issy-les-Moulineaux, André Santini, à la présidence du conseil de surveillance de l'établissement public Société du Grand Paris (SGP).

Dénonçant un "copinage" ou une "mascarade", gauche et MoDem veulent empêcher sa désignation, selon eux jouée d'avance, à la tête de l'organisme qui sera notamment chargé de réaliser une double boucle de métro automatique autour de Paris.

L'ancien secrétaire d'Etat à la Fonction publique devait être désigné mercredi après-midi lors de la première réunion du conseil de surveillance de la SGP au ministère de l'Aménagement du territoire.

André Santini part grand favori face à l'autre candidat, le président communiste du conseil général du Val-de-Marne, Christian Favier.

L'Elysée refuse de commenter cette nouvelle polémique qui rappelle celle de la nomination avortée du fils de Nicolas Sarkozy, Jean, à la tête du quartier d'affaires de la Défense (Epad).

Le président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a décidé de boycotter la réunion de mercredi.

Dans un communiqué commun, les présidents de Conseils généraux de la région francilienne dénoncent de "petits arrangements entre amis", une "mascarade" où ils voient "un symbole supplémentaire de la dérive du système Sarkozy".

RÈGLE DU JEU TAILLÉE SUR MESURE

Pour Claude Bartolone, président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, on est bien là face à une affaire "Epad bis".

"Il faut donner la parole aux élus pour porter l'intelligence et l'espoir de leur territoire. Là on a une règle du jeu qui a été taillée sur mesure pour André Santini !", a-t-il dénoncé sur RTL.

André Santini, qui aura 70 ans en octobre, bénéficie d'une dérogation à la limite d'âge de 65 ans fixée dans la loi de 1984 pour la fonction publique et le secteur public.

Le mandat du président du conseil de surveillance, d'une durée de cinq ans, est renouvelable.

Jean François Martins, conseiller de Paris MoDem dénonce dans un communiqué "une nomination d'intérêt, et une supercherie pour tous les Franciliens qui méritent un homme à temps complet pour concevoir leur avenir".

Pour le responsable centriste, le maire d'Issy-les-Moulineaux "représente les méthodes et les pratiques du passé où cumul des mandats, copinage et mesure d'exception sont la règle".

L'opposition soupçonne aussi l'UMP de vouloir réserver le fauteuil de député de l'ancien secrétaire d'Etat à son suppléant Frédéric Lefebvre, porte-parole du parti majoritaire.

Pour les Verts, Nicolas Sarkozy "fredonne 'Les Copains d'abord'", célèbe chanson de Georges Brassens.

"Ce tapis rouge offert à André Santini, qui a bénéficié d'une dérogation sur son âge en un simple claquement de doigt, et l'entourloupe constatée afin d'apporter un fauteuil parlementaire à Frédéric Lefebvre prouvent que l'intérêt général et l'avenir des franciliens sont relégués au second plan", écrit la secrétaire nationale, Cécile Duflot, dans un communiqué.

André Santini avait quitté le gouvernement en juin 2009, alors qu'il était mis en examen pour détournement de fonds publics dans l'affaire dite de la fondation Hamon à Issy-les-Moulineaux.

La procédure est toujours en cours, malgré un arrêt de la cour d'appel de Versailles demandant un complément d'information.

Elizabeth Pineau, avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse