La Garde des Sceaux justifie l'extradition d'Aurore Martin

PARIS (Reuters) - La ministre française de la Justice a justifié samedi soir l'arrestation et l'extradition en Espagne de la militante indépendantiste basque de nationalité française Aurore Martin, qui a suscité une vive émotion au Pays basque français.

Christiane Taubira explique dans un communiqué que cette extradition s'inscrit dans "le strict cadre" d'un mandat d'arrêt européen émis le 13 octobre 2010 par l'Espagne pour "des faits de participation à une organisation terroriste".

Elle s'efforce de dédouaner le gouvernement de gauche français, très critiqué dans la région, y compris par des élus socialistes, en expliquant que le mandat d'arrêt européen "est une opération de juge à juge, les autorités gouvernementales n'intervenant plus".

Elle rappelle que la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Pau avait ordonné, dans un arrêt du 23 novembre 2010, la "remise partielle" de la jeune femme à la justice espagnole pour sa participation aux "manifestations publiques illégales" du parti basque Batasuna sur le territoire espagnol.

La ministre de la Justice rappelle également que la Cour de cassation française et la Cour européenne des droits de l'homme ont rejeté des pourvois d'Aurore Martin.

La jeune femme a été interpellée jeudi lors d'un contrôle d'alcoolémie aléatoire et la décision définitive de la Chambre de l'instruction de Pau lui a été notifiée dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie, ajoute-t-elle.

Aurore Martin a ensuite été conduite à la frontière espagnole, à Biriatou, où elle a été remise aux autorités espagnoles vers 21h00 ce jour-là.

Selon Christiane Taubira, la jeune femme a comparu vendredi matin devant un juge de Madrid et placée sous mandat de dépôt.

Emmanuel Jarry, édité par Pascal Liétout