La France vise l'équilibre budgétaire en 2016, dit Matignon

PARIS (Reuters) - La France atteindra l'équilibre budgétaire à l'horizon 2016, a estimé vendredi François Fillon, calant ainsi le calendrier français de réduction des déficits sur celui de l'Allemagne.

Les prévisions actuelles du gouvernement, figurant dans la loi de programmation des finances publiques, tablent sur un déficit public à 2% du produit intérieur brut fin 2014.

Selon le Premier ministre, il faudra deux ans de plus pour que la France, qui n'a pas été en excédent depuis 1974, retrouve l'équilibre.

"Une dette non maîtrisée peut mettre en danger l'indépendance d'une nation", a déclaré François Fillon lors d'un discours à l'Ecole militaire.

"C'est pourquoi le gouvernement s'est engagé dans un effort massif pour réduire ses déficits. Ce n'est pas un effort sur une année, ni même trois ans, c'est 10 ans qu'il faudra pour remettre ce pays dans une situation d'équilibre budgétaire."

Matignon a précisé que les 10 ans évoqués par le Premier ministre commençaient en 2007, date de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.

"Le Premier ministre tient à réaffirmer sa détermination à réduire le déficit de la France selon une trajectoire qui permettra de parvenir à un déficit de 3% du PIB en 2013 et à l'équilibre en 2016", a-t-on dit dans l'entourage du Premier ministre.

EFFORTS INÉDITS

La France s'est engagée à fournir dès l'an prochain des efforts inédits pour réduire son déficit, qui a atteint des niveaux records en raison de la crise.

L'objectif du gouvernement est de le réduire à 6,0% du PIB fin 2011, après 7,7% fin 2010, et à 2,0% fin 2014.

Le ministère du Budget a annoncé vendredi que le déficit du budget de l'Etat s'était établi fin août à 122,1 milliards d'euros contre 127,4 un an plus tôt.

Les dépenses de l'Etat ont atteint 270,1 milliards d'euros, contre 237,9 à la même date en 2009. Les recettes ont quant à elles progressé pour atteindre 169,5 milliards contre 141,5 un an plus tôt, notamment avec une hausse de 25,5 milliards des recettes fiscales nettes à 155,6 milliards.

Lutter contre le déficit implique un contrôle des dépenses de l'Etat, notamment dans le domaine militaire, a ajouté François Fillon, qui s'exprimait lors de l'ouverture d'un séminaire sur les questions de défense et de sécurité.

"Ce déficit n'est pas sans incidence sur les dépenses publiques, y compris les dépenses militaires", a-t-il dit.

"Dans ce cadre-là, il faut évidemment maîtriser les dépenses d'armement et optimiser l'utilisation des crédits."

Patrick Vignal, édité par Yves Clarisse