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La France ne ferme pas la porte aux gaz de schiste, redit Besson

LE GAZ DE SCHISTE

LE GAZ DE SCHISTE - -

PARIS (Reuters) - La France ne renonce pas à la recherche scientifique sur un possible recours aux gaz de schiste dans l'avenir, a réaffirmé...

PARIS (Reuters) - La France ne renonce pas à la recherche scientifique sur un possible recours aux gaz de schiste dans l'avenir, a réaffirmé vendredi Eric Besson.

Le gouvernement avait espéré clore la polémique sur les projets d'exploration et d'exploitation des gaz de schiste en France - essentiellement dans le Sud-Est et le Bassin parisien - en annonçant l'abrogation des permis, mais un rapport d'étape rendu public jeudi préconise de poursuivre la recherche et de réaliser des forages expérimentaux.

Le document, signé du Conseil général du développement durable et du Conseil général de l'industrie, souligne que la France, dans ce domaine, est parmi les pays "les plus prometteurs" en Europe.

"Aujourd'hui, il y a des risques incontestablement qui ne sont pas bien maîtrisés. En même temps, la science va progresser, et il faut se donner les moyens que peut-être un jour, dans deux ans-trois ans, on trouve que l'exploitation peut être faite", a déclaré le ministre de l'Industrie sur France Info.

"Ce qui est important, c'est de dire qu'il n'y aura pas exploration et exploitation. En même temps, ne fermons pas définitivement la porte. Le gaz naturel dans la roche, peut-être que ce sera un jour une source d'énergie intéressante. C'est le cas des Etats-Unis", a-t-il poursuivi.

"Il ne faut jamais en la matière fermer définitivement la porte", a insisté le ministre.

Les huiles et gaz de schiste sont souvent présentés comme la nouvelle "poule aux oeufs d'or" pour les grands groupes industriels, notamment Total et GDF Suez en France, face à l'envolée des cours mondiaux du gaz et du pétrole.

"EXTRÊME PRUDENCE"

Les opposants dénoncent pour leur part des méthodes de forage nocives pour l'environnement. Ces dernières nécessitent d'importantes quantités d'eau et de détergents et menacent de provoquer de fortes pollutions de la nappe phréatique.

La technique dite de "fracturation hydraulique" consiste à injecter un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques pour briser les roches.

Des milliers de personnes ont manifesté le 17 avril dans plusieurs villes de France pour réclamer l'arrêt définitif des projets d'exploitation, dans l'Aveyron notamment, coeur de la contestation où trois permis ont été accordés en 2010. La Seine-et-Marne serait également potentiellement concernée.

Les députés examineront le 10 mai plusieurs textes, dont celui de Christian Jacob, député-maire de Provins (Seine-et-Marne) et président du groupe UMP à l'Assemblée, visant à abroger les permis déjà accordés.

"En l'état actuel des connaissances scientifiques, notre responsabilité est d'être d'une extrême prudence. Si, à l'avenir, on nous démontre, par une évaluation des risques, que la loi d'interdiction générale mérite des évolutions, nous en discuterons", déclare Christian Jacob dans Les Echos.

La compagnie américaine Chesapeake Energy, un des principaux producteurs de gaz de schiste de Pennsylvanie, a décidé de suspendre ses opérations de fracturation hydraulique à la suite de l'accident d'un puits mardi qui a entraîné la pollution d'un cours d'eau.

La production de gaz de schiste est en plein essor aux Etats-Unis. Le président Barack Obama a fait du gaz naturel le pilier de sa politique énergétique qui vise à réduire la dépendance du pays envers le pétrole et les émissions de dioxyde de carbone.

Le gaz de schiste représente aujourd'hui 23% de la production de gaz naturel aux Etats-Unis, alors qu'il était négligeable en 2004.

Sophie Louet, édité par Jean-Baptiste Vey