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La France Insoumise

"Prime à l'échec", "bateau qui coule": les oppositions ironisent après le maintien de Borne à Matignon

Mathilde Panot à l'Assemblée nationale le 6 février 2023

Mathilde Panot à l'Assemblée nationale le 6 février 2023 - Ludovic MARIN / AFP

De nombreux élus des deux camps ont réagi. Les insoumis cherchent à démontrer que cette décision est un choix par défaut, quand les élus du Rassemblement national insistent sur "la déconnexion" d'Emmanuel Macron.

À peine maintenue et déjà cible des critiques. Des élus de La France insoumise et du Rassemblement national tancent Emmanuel Macron ainsi qu'Élisabeth Borne, après que le président de la République a choisi de confirmer sa Première ministre à Matignon au nom de "la stabilité" et du "travail de fond".

Les insoumis voient en cette décision un choix par défaut. "Personne ne veut monter sur un bateau qui coule", glisse Mathilde Panot, la cheffe du groupe parlementaire, avant que son collègue Aurélien Saintoul ne renchérisse dans une métaphore similaire:

"Ce n'est plus un gouvernement, c'est le radeau de la Méduse!"

"Fusible"

Ce maintien d'Élisabeth Borne pourrait également traduire une volonté du président de la République de laisser les ambitieux loin de Matignon, selon l'insoumise Danièle Obono.

"Comme Macron ne veut pas donner les clés à Darmanin ou Le Maire, Borne c'est balle au centre", souligne la députée de Paris.

Une façon donc de s'épargner un Premier ministre qui pourrait faire entendre sa propre musique avant la présidentielle de 2027? En tout cas, Emmanuel Macron "reste le président omniprésent, qui concentre tous les pouvoirs sans rendre aucun compte", juge Danielle Simonnet, quand Alexis Corbière estime que ce dernier "ne change pas celles et ceux qui exécutent les consignes."

Aux yeux du chef de l'État, cela "ne servait à rien de gâcher un autre fusible", selon Éric Coquerel qui évoque "l'absence de majorité" à l'Assemblée nationale et parle d'"échec" au sujet de la période des "100 jours d'apaisement". Dès lors, le "rôle principal de Borne" consistera de nouveau à "déclencher le 49.3", tance encore Danielle Simonnet.

"Prime à l'échec"

Les élus du Rassemblement national dénoncent quant à eux un Emmanuel Macron "hors-sol". "Le maintien d’Élisabeth Borne à Matignon traduit la dramatique déconnexion du président de la République qui a perdu tout contact avec le peuple et condamne le pays à l’impuissance et à l’immobilisme", fustige Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN.

Au sein du parti à la flamme, tous parlent de "prime à l'échec". Sur BFMTV, Sébastien Chenu évoque ainsi "100 jours de tensions sociales" et "sécuritaires", avant d'ironiser: "Et le président de la République dit 'bon vous avez tout raté, il n'y a eu aucun apaisement, mais ce n'est pas grave', il continue avec Élisabeth Borne." Le vice-président de l'Assemblée nationale dénonce un "mépris incroyable", qui "montre qu'Emmanuel Macron n'écoute rien et n'entend pas les messages que lui envoient les Français".

L'extrême droite profite de l'occasion pour se projeter vers 2027. "Une chose est sûre, avec eux rien ne changera", pointe Jordan Bardella, le patron du RN. Porte-parole du groupe à l'Assemblée, Laure Lavalette note quant à elle qu'il reste "1300 jours avant le départ de Macron." Soit une "période utile pour préparer la victoire de Marine Le Pen et le vrai changement", d'après la députée du Var.

Baptiste Farge