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La France Insoumise

"LFI peut se passer de Mélenchon": Raquel Garrido réagit à sa sanction par le bureau de LFI

La députée LFI Raquel Garrido le 8 février 2023 à l'Assemblée nationale à Paris

La députée LFI Raquel Garrido le 8 février 2023 à l'Assemblée nationale à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

Raquel Garrido, qui pendant quatre mois ne pourra "plus être oratrice" pour LFI à l'Assemblée nationale, juge cette sanction "sévère", "humiliante" et déplore l'actuelle "concentration des pouvoirs" au sein de son parti.

"Il ne peut y avoir dans une société démocratique, ni au niveau de l'État, ni dans les partis, de crime de lèse-majesté". La députée, Raquel Garrido réagit ce mardi 7 novembre, sur le plateau de C à Vous, à sa sanction par le bureau de LFI pour avoir "nuit au bon fonctionnement collectif du groupe parlementaire". Et notamment pour avoir "dénigré" Jean-Luc Mélenchon. Elle, parle plutôt de "critiques" qui l'ont "exposé à des procédures disciplinaires".

"La France Insoumise c’est un programme, pas un homme. On ne pourrait donc être Insoumis que si l’on est d’accord avec Jean-Luc Mélenchon? Non. Il faut revoir notre stratégie", déclare la députée Seine-saint-denis auprès du Parisien.

Raquel Garrido reproche au sein de son parti "une concentration des pouvoirs" telle que prévue dans la Ve République et que LFI "reproche aux macronistes".

Elle déplore qu'il y ait autour de l'ancien candidat à la présidentielle, "une tentation de la scission, de l’exclusion".

"Aujourd’hui, notre travail est de fédérer, pas de cliver", souligne-t-elle. "Et certainement pas à gauche. Quel intérêt avons-nous à quereller avec le PS et le PCF ou encore avec le monde syndical ? Ou entre Insoumis ? Aucun".

"Il ne peut y avoir de crime de lèse-majesté"

La députée de Seine-Saint-Denis estime que "La France insoumise peut se passer de Mélenchon" car le parti "a vocation à vivre longtemps".

"Le candidat peut changer, partir à la retraite, changer de rôle. Un départ de Mélenchon ne mettrait pas en cause notre mouvement", affirme-t-elle, en rappelant sur le plateau de C à Vous lui avoir été loyale et lui avoir "consacré sa vie" pendant trente ans.

En revanche, Raquel Garrido est catégorique: malgré sa sanction, elle continuera de défendre le programme de La France insoumise, qu'elle a aidé à co-fonder, et tient à "l'unité du parti".

"Nous n’avons pas un désaccord sur le programme de LFI, mais sur la stratégie", affirme-t-elle. [...] "J’ai l’intention de me battre pour améliorer mon mouvement."

Une sanction "sévère" et "humiliante"

Celle - qui a été sommée de ne "plus être oratrice" de La France insoumise à l'Assemblée pour quatre mois soit "la moitié de la session parlementaire ordinaire" - dit "avoir le coeur brisé" face à cette décision.

Elle juge la sanction "sévère" et "humiliante". D'autant plus, que sa durée est égale à celle infligée en décembre 2022 à Adrien Quatennens après sa condamnation pour violences conjugales. "Je le prends comme une infamie supplémentaire", assure-t-elle.

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Elle déplore également la manière dont sa sanction a été prise et parle d'une "justice expéditive".

"Quatennens a eu droit, lui, à une procédure protectrice des droits de la défense. Le groupe des députés LFI dans son ensemble a délibéré pendant plusieurs journées avant de le sanctionner, procédure à laquelle je n’ai pas eu droit", souligne-t-elle. "J’ai eu l’impression que la direction avait décidé dès le départ de me sanctionner".

Juliette Brossault