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La France Insoumise

François Ruffin annonce qu'il participera à la marche contre l'antisémitisme à Strasbourg

Le député insoumis François Ruffin a annoncé jeudi qu'il participera à la marche de dimanche contre l'antisémitisme à Strasbourg. LFI a affirmé qu'elle n'irait pas à la marche annoncée par Larcher et Braun-Pivet en raison notamment de la présence annoncée du RN dans le cortège.

Alors que la France insoumise a annoncé mercredi qu'elle ne participera pas à la marche contre l'antisémitisme de ce dimanche, le député insoumis François Ruffin a affirmé ce jeudi 9 novembre qu'il prendra part à celle de Strasbourg.

"Dimanche, je marcherai contre l’antisémitisme, contre tous les racismes à Strasbourg, ville de naissance de mon 'héros' Maurice Kriegel-Valrimont, résistant communiste face au nazisme", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

"Avec, là-bas, un appel clair des organisateurs: non, le Rassemblement national, l'extrême droite, n'y sont pas les bienvenus", a-t-il ajouté. Selon les informations de BFMTV, le député LFI Alexis Corbière se rendra aussi à la marche de Strasbourg.

Une marche organisée par la Licra

Cette dernière est organisée par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) du Bas-Rhin, et sera, selon des propos de sa présidente rapportés par Rue89, ouverte à tous les partis, "sauf à l'extrême droite". Pourtant, le conseiller régional RN Christian Zimmermann a déjà indiqué qu'il y sera présent dimanche.

"Marine Le Pen et Jordan Bardella y seront à Paris donc j’y serai à Strasbourg", annonce-t-il au micro de BFM Alsace. "Nous souhaitons être solidaires avec la communauté juive, qui a été sauvagement attaquée à Israël."

Au niveau national, la Licra a appelé à participer aux marches organisées à travers la France dénonçant dans un communiqué le RN "qui profite des événements pour tenter de faire oublier ses liens historiques et organiques avec l’antisémitisme" et LFI qui a "a confirmé, au cours des dernières semaines, qu’elle ne constituait aucunement un rempart en matière de lutte contre l’antisémitisme".

Une "grande marche civique"

Face à la recrudescence des actes hostiles aux juifs en France, le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ont appelé mardi "tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République" à participer dimanche à une "grande marche civique" contre l'antisémitisme. L'initiative a été immédiatement saluée par la majorité, mais aussi par la droite et l'extrême droite.

Pourquoi la marche contre l’antisémitisme divise-t-elle?
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Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, a promis d'y participer, en appelant "l'ensemble de (ses) adhérents et de (ses) électeurs" à s'y joindre, et en se disant prête à défiler "en queue de cortège" puisque sa présence dérange.

La participation du RN dérange

En effet, à gauche et dans la majorité, la participation du RN crée un malaise. "À mon sens, le Rassemblement national n'a pas sa place dans cette manifestation", mais "c'est une manifestation publique à laquelle chacun est libre, en conscience, de participer", a relevé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, après le Conseil des ministres.

"Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme", a de son côté écrit La France insoumise dans son communiqué annonçant sa non-participation.

"Quelle hypocrisie de prétendre dénoncer l’antisémitisme aux côtés de responsables politiques qui ne cessent de prendre prétexte de la religion de chacun pour en faire un sujet de discrimination indigne", a aussi fustigé le parti.

Les présidents du Sénat Gérard Larcher et de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet ont affirmé mercredi sur TF1 qu'ils "ne défileront pas à côté du Rassemblement national" mais seront "en tête du cortège" dimanche. Yaël Braun-Pivet a aussi appelé à ne "pas salir le message" de cette marche "avec des polémiques stériles".

Sophie Cazaux