BFMTV
La France Insoumise

"Folie", "escalade"... Mélenchon et Faure critiquent Macron qui n'"exclut pas" l'envoi de troupes en Ukraine

De nombreux élus de La France insoumise et le patron du PS ont vivement critiqué le président de la République, qui n'écarte pas l'envoi de troupes militaires occidentales en Ukraine contre la Russie.

Plusieurs responsables politiques de gauche, en particulier l'insoumis Jean-Luc Mélenchon et le socialiste Olivier Faure, ont dénoncé dans la nuit de lundi à mardi les déclarations d'Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine. Lors d'une conférence de presse, le président de la République n'a pas exclu d'envoyer des troupes occidentales en soutien à Kiev à l'avenir.

"La guerre contre la Russie serait une folie", a répondu sur les réseaux sociaux le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, jugeant "irresponsables" les propos d'Emmanuel Macron.

"L'envoi de troupes en Ukraine ferait de nous des belligérants (...) Cette escalade verbale belliqueuse d'une puissance nucléaire contre une autre puissance nucléaire majeure est déjà un acte irresponsable", s'est insurgé l'ex-candidat à l'élection présidentielle sur X.

"Il est plus que temps de négocier la paix en Ukraine avec des clauses de sécurité mutuelle!" a-t-il ajouté.

"Soutenir la résistance ukrainienne oui. Entrer en guerre avec la Russie et entraîner le continent. Folie", écrit de son côté le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui juge "inquiétante" la "légerté présidentielle" sur le sujet.

Macron juge que "tout est possible"

Côté insoumis, plusieurs élus ont appellé à ce que l'Assemblée nationale et le Sénat débattent sur la question de la stratégie française concernant la guerre en Ukraine, entrée dans sa troisième année il y a quelques jours.

Une demande formulée par le coordinateur national du mouvement, Manuel Bompard, qui a lui aussi vivement critiqué les annonces du chef de l'État, estimant qu'"envisager l'envoi de troupes françaises pour combattre contre la Russie est une folie totale".

Même choix de mots pour le député insoumis Antoine Léaument. "Ce serait considéré comme une entrée guerre de la France contre la Russie", écrit-il. "Le Parlement doit être saisi en vertu de l’article 35 de la Constitution. Il faut refuser cette escalade".

À l'issue d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine tenue à Paris, Emmanuel Macron a expliqué qu'une telle hypothèse ne devait pas "être exclue", assurant néanmoins qu'il n'y avait pas de consensus sur cette question entre les alliés de l'Ukraine.

"Je n'ai absolument pas dit que la France n'y était pas favorable", a-t-il prévenu. "Je ne lèverai pas l'ambiguïté des débats de ce soir en donnant des noms. Je dis que ça a été évoqué parmi les options", a-t-il ajouté, expliquant que "chaque pays est souverain" en la matière.

"Tout est possible si c'est utile pour atteindre notre objectif", a-t-il également affirmé depuis l'Élysée. "C’est sur notre continent que se déroule cette guerre. Ce qui se joue, c'est notre sécurité comme Européens, c'est notre avenir", a écrit mardi matin sur X le chef de l'État.

Interrogé mardi matin sur l’antenne de RTL sur le sujet, le Premier ministre Gabriel Attal l’a pour sa part assuré: "on ne peut rien exclure dans une guerre" qui se tient "au cœur de l'Europe."

Ariel Guez