Filmé en train d'être insulté dans un train, Louis Boyard dénonce un "deux poids, deux mesures"

Sur X, le député La France insoumise du Val-de-Marne affirme avoir été insulté et menacé par un individu dans un train. "Tout du long, je n’ai cherché qu’à apaiser la situation. C’est ce qu’il y avait de mieux à faire", raconte-t-il.

Trois minutes et cinquante-et-une secondes d'insultes et de menaces. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et devenue virale montre Louis Boyard être agressé verbalement dans un train. Traité de "petit antisémite" et de "merde", l'élu insoumis reste calme et appelle son interlocuteur à "rester digne". Sur X (ex-Twitter) ce dimanche 21 janvier, le député LFI du Val-de-Marne a confirmé la véracité de la scène.

"Aucune réaction"

"Hier, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux. Un homme me filme, m’insulte, me menace. Tout du long, je n’ai cherché qu’à apaiser la situation. C’est ce qu’il y avait de mieux à faire", écrit-il dans cette publication vue plus d'un million et demi de fois.

"Deux jours plus tard, voilà la vidéo sur les réseaux sociaux. Je pouvais m’y attendre il n’y a rien d’étonnant. Ce qui m’a le plus surpris c’est de ne voir… aucune réaction", déplore le député, qui rappelle avoir été menacé par l'extrême droite.

"Aucun journaliste indigné, aucun mot de soutien de députés de la minorité présidentielle, aucun signe de la Présidente de l’Assemblée Nationale", dénonce Louis Boyard. "Rien d’étonnant non plus, je n’attends rien de ces gens-là", poursuit l'insoumis, qui compare sa situation avec le polémiste et ancien candidat d'extrême droite à la présidentielle, Eric Zemmour.

Violemment insulté dans la rue en mai 2020, le président du parti Reconquête! avait à l'époque reçu un large soutien. Selon les informations de Valeurs Actuelles, Emmanuel Macron lui avait même téléphoné.

"Pourquoi cette vidéo ferait réagir ceux qui n’ont jamais réagit avant?"

"Lui, le raciste multi-condamné aura eu le droit à leur soutien et à leur compassion. Lui aura eu le droit à plusieurs dizaines d’heures de plateaux télé pour le pleurer. Lui a même eu droit à un appel du Président de la République! Je n’en demande pas tant", écrit Louis Boyard.

Dans son tweet, l'insoumis évoque son déménagement forcé à cause des menaces qu'il reçoit, les menaces reçues par sa famille et une "intrusion" lors d'une conférence qu'il organisait avec son collègue député Carlos Martens Bilongo. "Il s’est déjà passé tant de choses en seulement un an et demi, alors pourquoi cette vidéo ferait réagir ceux qui n’ont jamais réagit avant?", interroge-t-il.

Dénonçant le "deux poids deux mesures", le député du Val-de-Marne affirme que son "camp social" est la cible d"une "violence symbolique".

Plusieurs élus LFI menacés

L'élu insoumis cible aussi Gérald Darmanin. Il assure qu'il n'a "jamais vu" la protection policière que lui aurait attribué le ministre de l'Intérieur. Cette surveillance autour du domicile de l'élu avait été renforcée en février 2023, selon une information de l'AFP reprise par nos confrères du Figaro.

En octobre de la même année, Louis Boyard avait porté plainte pour menaces de mort et intimidations. L'insoumis et des membres de sa famille ont notamment reçu des appels incessants, jusqu'à 10 par minute. "Avec ses équipes, il a décidé de ne plus se déplacer seul et de moins prendre les transports en commun", rapportait RMC.

Au moins une quinzaine de parlementaires LFI ont été menacés de mort ces derniers mois à cause de la position du parti sur le Hamas, qu'il a refusé de qualifié d'organisation terroriste. Plusieurs élus insoumis, dont Louis Boyard, ont été contraints de changer d'adresse.

Ariel Guez