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La France Insoumise

Dussopt qualifié d'"assassin": pour Bompard, le député insoumis "a fait une erreur sur la forme"

Le coordinateur de La France insoumise a "reconnu l'erreur" du député Aurélien Saintoul qui a lui-même présenté ses excuses au ministre du Travail lundi soir, après l'avoir qualifié d'"assassin" et d'"imposteur". "Notre collègue a dit sur le fond quelque chose de juste puisqu'il parlait des accidents du travail", a cependant nuancé Manuel Bompard.

Refermer l'incident. Après que le député insoumis Aurélien Saintoul a accusé Olivier Dussopt d'être "un imposteur" et "un assassin" concernant les morts d'accidents du travail, Manuel Bompard a donné son analyse.

"Sur la forme, il a fait une erreur, il l'a reconnu", a avancé ce mardi matin sur France info Manuel Bompard, le nouveau coordinateur de La France insoumise.

Une suspension de séance puis des excuses

Son collègue, élu des Hauts-de-Seine, a provoqué une suspension de séance ce lundi soir, en plein examen de la réforme des retraites.

"En 2017, il y avait 550 morts dans les accidents du travail dans ce pays. En 2018, 562 et en 2019 il y en a eu 733", a lancé Aurélien Saintoul pendant les débats au ministre du Travail, pendant que l'hémicycle débattait de l'index senior.

"Ce sont 150 orphelins, veuves en plus et vous avez la responsabilité de ces choix politiques. Vous êtes un imposteur et un assassin", a encore lancé l'insoumis, professeur de lettres.

"Émotion" et "fatigue"

De quoi susciter un tollé et demander aux responsables des groupes à l'Assemblée nationale des excuses de sa part sur les bancs de la majorité présidentielle mais aussi de la Nupes.

"Ici (à l'Assemblée nationale), aucun de nous n'est un assassin", a ainsi fait remarquer la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain d'EELV tandis qu'André Chassaigne et ses collègues du PCF se sont dits "choqués" par les mots du député LFI.

Aurélien Saintoul a alors repris la parole, en adressant "ses excuses publiques" au ministre du Travail.

"J'ai commis une erreur", a encore ajouté le député LFI, évoquant "l'émotion, la fatigue" et "des raisons plus personnelles".

"Quelque chose de juste" sur "le fond" pour Bompard

Cet incident a été sanctionné d'un rappel à l'ordre avant une éventuelle sanction du bureau de l'Assemblée nationale. Le ministre du Travail a dit de son côté "entendre" les excuses mais "ne pas pardonner."

"Notre collègue a dit sur le fond quelque chose de juste puisqu'il parlait des accidents du travail. Donc il a pointé le responsabilité du gouvernement dans le fait que les accidents du travail sont en hausse constante ces dernières années", a encore jugé de son côté Manuel Bompard ce mardi matin.

Selon les dernières données d'Eurostat, la France est le 9ème pays sur les 27 de l'Union européenne à compter le plus d'accidents mortels au travail. En 2021, l'Assurance maladie a compté 645 morts parmi les salariés.

Marie-Pierre Bourgeois