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La France Insoumise

Démission, exclusion, suspension: la Nupes se divise après la condamnation d'Adrien Quatennens

Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale, le 3 août 2022

Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale, le 3 août 2022 - Alain JOCARD © 2019 AFP

Après la décision de justice qui condamne le député à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales, La France insoumise suspend temporairement Adrien Quatennens. Au grand dam de ses alliés de gauche qui demandent sa démission ou son exclusion.

Les sanctions de La France insoumise à l'encontre d'Adrien Quatennens ne font pas l'unanimité. Condamné à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales, le député du Nord est radié "temporairement" du mouvement jusqu'au 13 avril prochain. Les socialistes, les écologistes et les communistes veulent, eux, aller beaucoup plus loin.

"Un député condamné pour violences conjugales ne peut pas siéger. Il doit démissionner. Par respect pour les femmes, pour nos combats et les valeurs que nous défendons", a assuré la députée Sandrine Rousseau sur son compte Twitter.

"Nous aurions prononcé l'exclusion"

Cyrielle Chatelain, la patronne du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, partage son point de vue, jugeant que tout "élu condamné pour des violences sexistes et sexuelles doit démissionner".

De son côté, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon n'exige pas son départ du Palais-Bourbon. En plus de sa suspension pendant 4 mois, le député insoumis devra se plier à un "stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes" auprès d'associations féministes.

"Être justes et audibles sur ce dossier"

Ces décisions ne semblent guère plus convaincre les socialistes. Sans appeler, lui, à la démission d'Adrien Quatennens, Olivier Faure, le patron des socialistes fait savoir sa désapprobation.

"Nous (les socialistes) aurions prononcé l’exclusion. Un homme condamné pour des faits comme ça ne peut pas siéger sur nos bancs", a expliqué le Premier secrétaire du PS au micro de BFMTV.

"Je ne vais pas plus loin. Je ne suis pas président de LFI", a cependant nuancé Olivier Faure.

Si les insoumis font pour l'instant bloc, l'ambiance pourrait changer dans les prochains jours alors que le retour d'Adrien Quatennens, prévu fin novembre dernier et finalement repoussé après de nouvelles accusations de son épouse, avait été à l'origine d'un profond malaise. La députée Clémentine Autain avait appelé ses collègues "être justes et audibles sur ce dossier".

Marie-Pierre Bourgeois