"Amateurisme complet": Bompard tance Macron après ses annonces sur le pouvoir d'achat

Le coordinateur de La France insoumise est revenu sur les annonces faites par Emmanuel Macron ce dimanche concernant les carburants. "Tout ça est ridicule, le gouvernement brasse de l'air", tacle-t-il.

Sans surprise, Manuel Bompard n'est pas convaincu par l'interview donnée par Emmanuel Macron ce dimanche. Invité de BFMTV-RMC, le coordinateur de La France insoumise dénonce ce lundi un "bricolage total et un amateurisme complet" concernant le "pouvoir d'achat".

"Tout ça est ridicule, le gouvernement et le président de la République brassent de l'air", tacle encore le député des Bouches-du-Rhône, qui appelle de nouveau au "blocage des prix et des marges".

"Aumône"

Ce dimanche, le président de la République a plaidé pour que les distributeurs vendent le carburant à "prix coûtant" et non plus à perte comme l'avait indiqué la Première ministre Élisabeth Borne la semaine précédente, avant que cette annonce tourne au fiasco. "Il faut arrêter ces logiques d’appel, d’incantation, il faut des lois, des règles, on a la possibilité de le faire", répond Manuel Bompard.

Et l'indemnité carburant évoquée par Emmanuel Macron, pouvant atteindre "100 euros par voiture et par an", et limitée aux "travailleurs qui ont besoin de rouler"? L'insoumis ironise: "Je pense que des gens vont défiler dans la rue pour remercier le président de la République de leur accorder l'aumône de 100 euros [...], alors que le prix des carburants a augmenté de quasiment un tiers depuis maintenant deux ans."

Pour Macron, le blocage des prix "ne marche pas"

"On est face à une situation d'injustice totale", martèle ensuite ce très proche de Jean-Luc Mélenchon, dont le parti, tout comme la Nupes dans son ensemble, réclame une taxation des superprofits.

Manuel Bompard poursuit: "Des gens tirent la langue, n'arrivent plus à faire le plein, à se soigner. Et de l’autre côté, vous avez des grandes entreprises qui s’en mettent plein les poches."

Dimanche, Emmanuel Macron s'est exprimé sur la possibilité de bloquer des prix. "Ça ne marche pas", a estimé le chef de l'État, avançant que "les prix ne sont plus administrés dans notre pays". "C'est faux", réplique Manuel Bompard sur BFMTV-RMC, avant de poursuivre: "Dans l'essentiel des départements et des territoires d'outre mer, il y a des mesures de blocage des prix. Quand il y a eu la crise sanitaire, on a décidé de bloquer le prix du gel hydroalcoolique. Pendant la guerre du Golfe (1990-1991), le gouvernement de Michel Rocard a décidé de bloquer le prix des carburants."

Baptiste Farge