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La France devait bien livrer des grenades à Tunis en janvier

Le gouvernement français avait bien donné son accord pour des livraisons de grenades lacrymogènes à la Tunisie, reconnaît François Fillon dans un courrier envoyé au président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault.

Le gouvernement français avait bien donné son accord pour des livraisons de grenades lacrymogènes à la Tunisie, reconnaît François Fillon dans un courrier envoyé au président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault. - -

Le Premier ministre, François Fillon, reconnaît dans un courrier envoyé au président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, que le gouvernement français avait bien donné le 12 janvier son accord pour des livraisons de grenades lacrymogènes à la Tunisie.

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français avait bien donné le 12 janvier son accord pour des livraisons de grenades lacrymogènes à la Tunisie, alors que la répression de manifestations contre le régime de Zine ben Ali durait depuis presque un mois.

Le Premier ministre François Fillon le reconnaît dans un courrier envoyé au président du groupe socialiste à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault, dont Reuters a obtenue une copie, où il précise que ces matériels n'ont finalement pas été livrés.

En effet, le 14 janvier, quelques heures avant que le président Zine ben Ali quitte la Tunisie, les douaniers de l'aéroport de Roissy ont retenu les colis et interrogé leur hiérarchie, explique le chef du gouvernement.

"L'administration des douanes a interrogé le ministère des Affaires étrangères afin d'établir si, compte tenu du pays de destination, l'avis sans objection formulé par ce ministère devait ou non être considéré comme maintenu", explique François Fillon dans sa lettre, envoyée en réponse à une sollicitation de l'opposition.

Ce n'est que le 18 janvier, quatre jours après le départ de Zine ben Ali, que la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a définitivement suspendu les autorisations officielles de livraison de grenades à la Tunisie.

Le 11 janvier à l'Assemblée nationale, à la veille d'autoriser cette livraison de grenades, Michèle Alliot-Marie avait proposé l'aide de la France au régime ben Ali pour la maîtrise des manifestations qui avaient déjà fait de nombreux morts depuis décembre.

Ces propos ont suscité une vive polémique par la suite et Michèle Alliot-Marie a assuré que la coopération policière avec Tunis avait été toujours été exclusivement "institutionnelle".

Thierry Lévêque et Emile Picy, édité par Clément Guillou