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La droite et Julien Dray à la rescousse de Brice Hortefeux

Des voix se sont élevées dimanche au sein de la majorité, mais également à gauche, pour prendre la défense de Brice Hortefeux, condamné pour injure raciale en première instance. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Des voix se sont élevées dimanche au sein de la majorité, mais également à gauche, pour prendre la défense de Brice Hortefeux, condamné pour injure raciale en première instance. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

Des voix se sont élevées dimanche au sein de la majorité, mais également à gauche, pour prendre la défense de Brice Hortefeux, condamné pour...

PARIS (Reuters) - Des voix se sont élevées dimanche au sein de la majorité, mais également à gauche, pour prendre la défense de Brice Hortefeux, condamné pour injure raciale en première instance.

Prenant le contre-pied du porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, Julien Dray et Pierre Moscovici ont estimé qu'il n'était pas nécessaire de réclamer la démission du ministre de l'Intérieur.

"Je crois que Benoît Hamon appelle à la démission toutes les semaines un membre de la majorité, c'est sans doute ce qu'on appelle le comique de répétition", a ironisé la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, lors du Grand jury RTL/Le Figaro/LCI.

Brice Hortefeux a fait appel vendredi du jugement du tribunal correctionnel de Paris qui l'a condamné à 750 euros d'amende et 2.000 euros de dommages et intérêts pour injure raciale lors d'une conversation en 2009 avec un militant UMP d'origine maghrébine.

Interrogé lors du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien, Julien Dray a estimé que le débat public nécessitait "plus de sérieux que cette fièvre médiatique qui monte d'un seul coup".

Tout en estimant que le ministre de l'Intérieur avait prononcé une "phrase inacceptable", il a dit qu'il ne pensait "pas que M. Hortefeux est un raciste".

"C'est un ministre de la République, c'est un républicain", a-t-il ajouté. Si devait demander sa démission, ce serait sur son "échec" de sa politique en matière de lutte contre la violence.

Les faits reprochés à Brice Hortefeux remontent à septembre 2009 sur le campus d'été des Jeunes UMP à Seignosse (Landes).

Alors qu'on présentait à Brice Hortefeux un jeune militant d'origine maghrébine, le ministre avait déclaré: "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Par la suite, le ministre a affirmé qu'il parlait en fait des Auvergnats.

"Brice Hortefeux n'a pas sa place dans un gouvernement de la République comme ministre de l'Intérieur dès lors qu'il a prononcé ces paroles racistes", a déclaré Pierre Moscovici sur Radio J.

RAMA YADE DÉFEND SON COLLÈGUE

"Je le disais quand il l'a fait, je le redis aujourd'hui. Je ne suis pas pour autant en train de faire de la gesticulation, de demander sa démission", a ajouté le député du Doubs.

Pour Laurent Fabius, "quand la décision (de justice) sera définitive, ça risque de poser un vrai problème".

"Un ministre de l'Intérieur condamné de manière définitive pour injure raciale, ça pose un évident problème. On peut imaginer ce que ce serait en Grande-Bretagne, en Allemagne ou dans toute autre démocratie", a dit l'ancien Premier ministre sur i

Le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, n'a pas fait de commentaire public sur la condamnation de Brice Hortefeux pour l'instant.

Le ministre de l'Intérieur, qui était cité à comparaître par le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), a reçu le soutien du Premier ministre, François Fillon, vendredi.

"Il a fait appel (...) Tout ça est devant le juge et pas véritablement en cause ici", a déclaré la secrétaire d'Etat chargée de la Prospective, Nathalie Kosciusko-Morizet, sur France 5.

Rama Yade, interrogée sur Radio J, a déclaré que le ministre de l'Intérieur ne lui avait "jamais fait sentir le moindre racisme".

"Moi qui suis tellement prompte à me braquer sur ces choses-là, je n'ai pas eu ce sentiment", a dit la secrétaire d'Etat aux Sports. "A partir du moment où le ministre de l'Intérieur a exprimé ses regrets par la suite, que faire si ce n'est d'en prendre acte ?"

Laure Bretton et Emile Picy