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"La crise, et après?": les principales propositions formulées par les chefs de partis

Services publics, fiscalité et réformes des institutions... Les chefs des partis étaient invités mercredi soir dans notre grand débat sur BFMTV à faire des propositions concrètes pour le pays.

De la lutte contre l’évasion fiscale au permis de conduire en passant par les fermetures d’écoles, les déserts médicaux ou la taxe d’habitation, chacun des six chefs de partis présents mercredi soir pour notre grand débat a pu décliner ses propositions pour sortir la France de la crise. Nous avons listé leurs principales propositions.

  • Laurent Wauquiez

Fidèle à un credo martelé toute la soirée "baisse des impôts et hausse du pouvoir d'achat", Laurent Wauquiez a proposé une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu ainsi qu'une indexation des retraites sur l'inflation. Il s'est également opposé à une hausse des taxes sur le carburant.

Le chef de file des Républicains a également lancé l'idée d'une aide sociale unique et voudrait expérimenter une mise en place de contreparties en échange des prestations sociales, notamment du RSA.

Sur la question de la sécurité et des violences qui ont agité les manifestations des gilets jaunes, Laurent Wauquiez réclame l'instauration de peines planchers pour les agressions contre les forces de l'ordre. Le patron de LR a par ailleurs proposé l'interdiction des manifestations à l'échelle d'une ville en cas de risques de violences.

  • Stanislas Guerini

Patron de la majorité, Stanislas Guerini s'est appliqué mercredi soir à défendre le bilan de LaREM et du gouvernement. Il a réaffirmé l'objectif de supprimer la taxe d'habitation pour tous les Français. Il a également soumis l'idée d'une location par l'Etat de véhicules peu polluants, à moins de 50€ par mois, tout en s'opposant à une hausse de la taxe sur les carburants.

Toujours dans le domaine de la mobilité, le délégué général de La République en Marche a proposé la possibilité de passer le permis de conduire dès 17 ans pour les jeunes qui font la conduite accompagnée. Et de financer le permis des volontaires du service national universel.

En matière de réformes institutionnelles, Stanislas Guérini a remis sur la table l'idée d'un projet de loi d'initiative citoyenne. Le dispositif permettrait à un groupe de citoyen d'élaborer un texte de loi qui serait obligatoirement soumis au Parlement dès lors qu'un seuil suffisant de signataires est atteint.

  • Jean-Luc Mélenchon

Le leader de La France insoumise a plaidé en faveur d'une augmentation des minima sociaux et pour que les retraites ne puissent pas se situer sous le niveau du SMIC. Le député s'est déclaré en faveur d'un impôt universel, qui serait acquitté par tout citoyen français où qu'il se trouve dans le monde. Il souhaite également créer 9 nouvelles tranches d'impôts sur le revenu qui viendraient s'ajouter aux cinq déjà existantes.

Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon désire que l'Etat se fixe l'objectif de services publics accessibles à tout le monde à moins de vingt minutes. Pour lutter contre les déserts médicaux, il propose la rémunération des étudiants en médecine en l'échange de l'installation de ces médecins dans des zones délaissées et a évoqué l'idée de "médecins-fonctionnaires".

L'ancien candidat à la présidentielle s'est également dit en faveur de l'instauration d'un référendum d'initiative populaire.

  • François Bayrou

Outre la lutte contre l'évasion et l'optimisation fiscale, l'ancien ministre François Bayrou souhaite que l'Etat ne puisse pas fermer d'école si les élus locaux s'y opposent. Le moyen selon lui de faire revenir des familles des villages désertés. Il a également plaidé en faveur de la création d'une bourse pour les jeunes médecins s'ils acceptent de s'installer dans des déserts médicaux.

Prenant à son compte un certain nombre de propositions des gilets jaunes, il s'est dit favorable à l'instauration de 30% de proportionnelle aux élections législative, à la réduction du nombre de parlementaires ainsi qu'à la reconnaissance du vote blanc.

Le maire de Pau a également proposé un assouplissement du référendum d'initiative partagée, en proposant de fixer le seuil nécessaire à un million de signatures.

  • Marine Le Pen

La président du Rassemblement national a proposé d'alléger les impôts, notamment en baissant de 10% sur les trois premières tranches de l'impôt sur le revenu. Elle souhaite également renforcer le tissu économique locale, notamment en donnant en priorité les commandes publiques aux entreprises. La député RN a aussi soumis l'idée d'un dégrèvement de la CSG sur cinq ans.

Sur l'Europe, elle a affirmé vouloir supprimer la directive européenne sur les travailleurs détachés.

Pour répondre à la crise institutionnelle, l'ancienne candidate à l'élection européenne veut dissoudre l'assemblée nationale et instaurer la proportionnelle aux élections législatives.

  • Olivier Faure

Favorable à un impôt sur la fortune "vert", Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, veut utiliser cet argent pour financer la transition écologique. Il a également plaidé pour une rénovation des logements "passoires énergétiques".

Le patron des socialistes s'est aussi prononcé en faveur de la régulation de l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux ainsi qu'une rémunération en fonction des territoires.

Olivier Faure veut également une grande conférence sociale pour retrouver le dialogue dans le pays et la création d'un "capital républicain" pour permettre aux citoyens qui le souhaitent de pouvoir se reconvertir.

Benjamin Rieth