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La cour délibère dans le procès Viguier

La cour d'assises du Tarn s'est retirée pour délibérer samedi en fin de matinée dans le procès du professeur de droit toulousain Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, disparue en 2000. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

La cour d'assises du Tarn s'est retirée pour délibérer samedi en fin de matinée dans le procès du professeur de droit toulousain Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, disparue en 2000. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

ALBI, Tarn - La cour d'assises du Tarn s'est retirée pour délibérer samedi en fin de matinée dans le procès du professeur de droit toulousain...

ALBI, Tarn (Reuters)- La cour d'assises du Tarn s'est retirée pour délibérer samedi en fin de matinée dans le procès du professeur de droit toulousain Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, disparue en 2000.

Le verdict était attendu dans la journée. L'accusé a pris la parole une dernière fois à la fin des débats pour réaffirmer son innocence.

"Je vous supplie de me rendre ma dignité d'homme. J'espère que ces trois semaines d'audience, si douloureuses pour moi, vous auront apporté la preuve de mon innocence", a-t-il dit.

"Je viens de vivre dix ans d'horreur, de calvaire. Ne faites pas durer encore ce calvaire", a-t-il ajouté.

Vendredi, l'accusation a requis une peine de 15 à 20 ans de réclusion, tout en laissant ouverte l'hypothèse d'une requalification de l'accusation d'homicide en "coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans l'intention de la donner".

Me Eric Dupond-Moretti a plaidé dans la matinée pendant plus d'une heure en relevant l'absence de preuves dans ce dossier qui, selon lui, rend impossible une condamnation.

Il n'y a ni cadavre, ni aveux, ni éléments matériels, ni témoin dans ce dossier où l'existence d'un crime n'est pas démontrée. L'accusation n'est pas en mesure de proposer un scénario des faits.

Les charges sur Jacques Viguier sont basées sur le fait qu'il s'est débarrassé d'un matelas après la disparition de sa femme et a négligé de dire à la police qu'il avait retrouvé son sac à main.

"Il n'y a aucune preuve dans cette affaire, aucun élément accablant, il n'y a que des suppositions, des convictions policières. C'est le concours Lépine des hypothèses", a dit Me Dupond-Moretti.

"Et là, sur ce banc, celui des accusés, il y a un homme qui court après la vérité avec autour tous ceux qui crient leurs convictions, comme dans une corrida, j'ai honte", a-t-il ajouté.

"On a pendant trois semaines demandé à mon client d'expliquer des choses que bien d'autres gens, moi aussi, seraient bien incapables d'expliquer. Jacques Viguier a des défauts, mais je ne vous demande pas de l'aimer. Je vous demande de le juger comme vous aimeriez qu'on vous juge", a-t-il conclu.

Nicolas Fichot, édité par Thierry Lévêque