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« La Corse n'est pas une île de non droit » dit Valls

Manuel Valls affiché mercredi sa détermination face à la violence politique en Corse

Manuel Valls affiché mercredi sa détermination face à la violence politique en Corse - -

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a rendu un hommage mercredi place Beauvau à la mémoire du préfet de Corse Claude Erignac, assassiné il y a quinze ans. L'occasion de réaffirmer la fermeté de l’Etat face au crime organisé.

Manuel Valls a affiché mercredi sa détermination face au crime organisé et à la violence politique en Corse lors d'un hommage au préfet Claude Erignac, assassiné le 6 février 1998 à Ajaccio par un commando nationaliste. Quinze ans après le meurtre du représentant de l'Etat, le ministre de l'Intérieur a réuni tous les préfets de France place Beauvau, à Paris, pour saluer sa mémoire. « La violence politique est une impasse […] La Corse, c'est la France. Ceci ne changera jamais ! […] ce n'est pas une île de non droit », elle a son « identité », « elle est partie indissociable d'un tout : la République » a affirmé le ministre de l’Intérieur lors d'une cérémonie en présence de la veuve du préfet, Dominique Erignac, et de ses deux enfants. Avant l'hommage organisé au ministère de l'Intérieur, la famille Erignac a été reçue par François Hollande à l'Elysée. Le chef de l'Etat leur a assuré que l'Etat n'oublierait jamais le nom de Claude Erignac.

L’actuel préfet de Corse a reçu une lettre de menace

Pour le ministre de l’Intérieur, Claude Erignac était un « symbole de la République » et une « grande et belle figure ». Les « grands préfets forment un Panthéon pour notre République », a encore dit le ministre de l'Intérieur citant à cet égard Paul Delouvrier, Maurice Grimaud et surtout Jean Moulin. « L'Etat mettra en échec le crime organisé qui veut imposer ses règles », a-t-il dit après avoir affirmé que « s'en prendre à un préfet c'est viser l'autorité » et « atteindre l'homme derrière l'uniforme ». Il a rendu un hommage appuyé aux préfets, louant leur « mission » et leur « dévouement » dont « l'Etat a besoin ». « Servir l'Etat n'est jamais anodin », « le servir en Corse encore moins », a-t-il dit.
L'actuel préfet de Corse, Patrick Strzoda, ayant reçu récemment une lettre de menaces, Manuel Valls a ajouté : « Nous ne céderons à aucune menace ». « La violence politique est une impasse. La Corse, c'est la France et ceci ne changera jamais ». Pour le ministre de l'Intérieur, les coupables de l'assassinat du préfet ont été arrêtés et « la justice est passée ». Reconnu coupable d'avoir tué le préfet Erignac, Yvan Colonna, condamné à la réclusion à perpétuité, vient de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour atteinte au procès équitable. Cinq autres membres du commando de tueurs ou participants aux préparatifs, arrêtés en 1999, avaient été condamnés en 2003 à des peines allant de quinze ans de détention à la perpétuité.

Claire Béziau, avec agences