La classe politique rend hommage à Jacqueline de Romilly

PARIS (Reuters) - La classe politique française a rendu dimanche un hommage unanime à Jacqueline de Romilly, une académicienne décédée samedi à l'âge de 97 ans après avoir consacré sa vie à sa passion, la Grèce antique.

Deuxième femme élue à l'Académie française après Marguerite Yourcenar, première femme élue au Collège de France, Jacqueline de Romilly avait reçu à 17 ans les prix de grec et de latin en 1930, année où, pour la première fois, les jeunes filles eurent le droit de se présenter au Concours général.

"La vie et l'oeuvre de Jacqueline de Romilly sont baignées d'une lumière puisée aux sources d'une très haute civilisation - la civilisation grecque - une flamme qu'elle a transmise et entretenue toute sa vie durant, jusqu'à son dernier souffle", déclare Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

"Jacqueline de Romilly a contribué autant à l'édification intellectuelle des jeunes générations, à l'instruction du grand public par ses nombreux ouvrages, qu'à la libération de la femme par l'exemple qu'elle a donné de sa propre élévation."

Le Premier ministre François Fillon a salué une "grande dame des lettres et de la culture".

"Dans les cercles universitaires et les sociétés savantes où, à l'époque, les femmes étaient rares, elle s'est vite imposée comme une référence en matière d'humanités et de langues anciennes", ajoute-t-il dans un communiqué.

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a regretté la disparition d'un "des très grands esprits de notre temps".

"Maître en ces 'humanités' qu'elle enseignait depuis si longtemps, Jacqueline de Romilly était elle-même l'humaniste par excellence", a-t-il estimé. "Sa science du passé en faisait une femme éminemment actuelle."

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, a promis de poursuivre le combat de Jacqueline de Romilly pour que le latin et le grec continuent d'être enseignés au lycée.

"Le plus bel hommage que nous pouvons lui rendre aujourd'hui, c'est de l'entendre et de la suivre", a-t-elle dit.

Yves Clarisse