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La cas Guérini tourmente le PS à un mois de la primaire

Décidée à un mois de la primaire socialiste pour l'élection présidentielle, la mise en examen de Jean-Noël Guérini tombe à un mauvais moment pour le PS, où cette affaire engendre des réactions contrastées. /Photo prise le 8 septembre 2011/REUTERS/Jean-Pau

Décidée à un mois de la primaire socialiste pour l'élection présidentielle, la mise en examen de Jean-Noël Guérini tombe à un mauvais moment pour le PS, où cette affaire engendre des réactions contrastées. /Photo prise le 8 septembre 2011/REUTERS/Jean-Pau - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - Décidée à un mois de la primaire socialiste pour l'élection présidentielle, la mise en examen de Jean-Noël...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Décidée à un mois de la primaire socialiste pour l'élection présidentielle, la mise en examen de Jean-Noël Guérini tombe à un mauvais moment pour le PS, où cette affaire engendre des réactions contrastées.

L'opposition ne s'y est pas trompée, ironisant notamment sur le "masque pudique" arboré par les deux favoris à l'investiture, Martine Aubry et François Hollande.

Invité à quitter le PS par le premier secrétaire par intérim Harlem Désir, Jean-Noël Guérini réplique de manière cinglante vendredi sur le site internet du Parisien.

"Ça me faire sourire. Ce garçon est décidément un tout petit personnage", dit-il, estimant n'avoir "pas de leçon à recevoir" d'un "premier secrétaire intérimaire qui retournera au néant après le 16 octobre", date du second tour de la primaire.

Depuis sa nomination fin juin en remplacement de Martine Aubry, Harlem Désir s'est montré très ferme avec l'homme fort de la fédération des Bouches-du-Rhône.

"Il faut mettre fin au système Guérini", a-t-il dit jeudi, demandant à l'intéressé de "se retirer du PS et de toutes ses fonctions et responsabilités politiques".

Jean-Noël Guérini, par ailleurs sénateur, n'a pas abandonné ses fonctions de président du conseil général.

"Je me mets en congé du parti car je ne veux pas être la balle de ping-pong que l'on se renvoie pendant les primaires", dit-il sur leparisien.fr.

Jean-Noël Guérini est poursuivi pour "association de malfaiteurs, prise illégale d'intérêt, trafic d'influence" dans une affaire de malversations présumées sur des marchés publics, pour laquelle son frère a été incarcéré plusieurs mois.

"PAS DE LIEN DIRECT AVEC LA PRIMAIRE"

Cet épisode, qui s'ajoute à d'autres affaires judiciaires impliquant des élus socialistes dans le Sud et à l'embarras créé par le retour en France de Dominique Strauss-Kahn dimanche dernier pourrait brouiller le message des six candidats en lice pour la primaire des 9 et 16 octobre.

"Tout cela n'a pas de lien direct avec la primaire", temporise Stéphane Le Foll, proche de François Hollande.

"Chaque candidat incarne de manière différente une personnalité, une histoire, un engagement sur des valeurs. Et quand il y a un problème, il faut le traiter", a dit le député européen à Reuters.

Martine Aubry, à qui Jean-Noël Guérini aurait apporté son appui pour le poste de première secrétaire en 2008, a insisté sur le respect de la présomption d'innocence tout en considérant "qu'à partir du moment où il est mis en examen", Jean-Noël Guérini devait se mettre "en retrait du parti comme de ses fonctions de président du conseil général".

Interrogée jeudi sur BFM-TV, la maire de Lille a interrompu l'entretien au moment où on allait l'interroger sur le contraste entre ses déclarations et celles d'Harlem Désir.

Arnaud Montebourg, auteur d'un rapport sévère sur le "système" mis en place par Jean-Noël Guérini, demande qu'il soit mis "hors d'état de nuire à la réputation du PS".

Le député juge "parfaitement possible que la direction du Parti socialiste réunisse les conseillers généraux socialistes des Bouches-du-Rhône et leur propose de voter une motion de destitution de leur président du conseil général".

A ses yeux, Harlem Désir "a eu les mots qu'il fallait", à la différence de Martine Aubry.

"Je regrette que sa position n'ait pas été celle du parti précédemment. On ne peut pas combattre l'affairisme du sarkozysme (...) si nous-mêmes ne sommes pas intraitables avec les nôtres", a souligné le député.

Une version contestée dans le camp Aubry, où l'on explique que la première secrétaire "a laissé la procédure interne suivre son cours" dans cette affaire.

Edité par Patrick Vignal