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Politique

La campagne d'Arnaud Montebourg s'essouffle

Arnaud Montebourg, le 19 septembre 2016.

Arnaud Montebourg, le 19 septembre 2016. - Christophe Archambault - AFP

Des problèmes à la télévision, des membres de son équipes prenant du champ, une cote de popularité sur le reculoir, Arnaud Montebourg traverse une mauvaise passe dans sa marche vers l'Elysée.

La campagne du socialiste Arnaud Montebourg, candidat à l’élection présidentielle dont la participation à la primaire de la Gauche reste encore incertaine, déroute jusque dans son propre camp. Selon RTL, des personnes-clés de son entourage ont même quitté son équipe: son ancien chef de cabinet à Bercy, le responsable de ses déplacements, ainsi que la personne en charge de ses comptes sur les réseaux sociaux ont décidé de prendre du champ.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce retrait. Le bras droit du candidat, le conseiller régional d’Île-de-France François Kalfon irrite par son omniprésence et son attitude. Un proche d’Arnaud Montebourg va jusqu’à le qualifier de "maladroit, balourd et obsédé par les manœuvres au Parti socialiste". L’inertie relative de la campagne du candidat du "Made in France" dérange aussi. Des membres de son entourage trouvent ses déplacements sur le terrain trop rares. Enfin, les problèmes de coordination et d’intendance semblent peser lourd: Arnaud Montebourg ne revendique que 60.000 euros de dons.

"C'était un peu chiant, non?"

La "politique" télévisuelle a de quoi surprendre également. Il y a quelques jours, l’annulation de sa venue sur le plateau de l’émission "Punchline" de C8 avait entraîné le report de la première de l’émission. De plus, Arnaud Montebourg a récidivé. Après avoir donné son accord à Canal Plus au sujet de sa participation à la nouvelle émission "Contrepoint", pour une diffusion en novembre, il a fait machine arrière.

Et quand il se déplace effectivement sur les plateaux, Arnaud Montebourg ne semble pas se convaincre lui-même. Le Canard rapporte ainsi qu'après avoir répondu aux questions de Léa Salamé et de David Pujadas lors de "L’emission politique" de France 2 le 22 septembre dernier, Arnaud Montebourg aurait demandé aux journalistes: "C’était un peu chiant, non ?"

Un avis moins favorable à gauche

Et ce flottement se traduit dans les enquêtes d’opinions. Il y a quelques semaines, Arnaud Montebourg devançait François Hollande dans l’optique d’une participation des deux hommes à la primaire. A présent, un sondage Elabe réalisé auprès de 1.000 personnes et cité par Le Point le donne derrière François Hollande ou Manuel Valls (en cas d’absence du chef de l’Etat dans le processus de désignation du candidat). Arnaud Montebourg jouit ainsi de 28% d’avis favorables auprès des sympathisants de gauche dans cette perspective contre 30% pour François Hollande. En cas d’affrontement avec le Premier ministre (qui atteindrait 31%), il plafonnerait même à 24%.

R.V