BFMTV
Politique

L'union entre Aubry, Royal et Strauss-Kahn divise le PS

Le "pacte" entre Ségolène Royal, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn en vue de l'élection présidentielle de 2012 divise le Parti socialiste, où les candidats qui en pâtiraient se sont montrés irrités. /Photos d'archives/REUTERS

Le "pacte" entre Ségolène Royal, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn en vue de l'élection présidentielle de 2012 divise le Parti socialiste, où les candidats qui en pâtiraient se sont montrés irrités. /Photos d'archives/REUTERS - -

PARIS - Le "pacte" entre Ségolène Royal, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn en vue de l'élection présidentielle de 2012 divise le Parti...

PARIS (Reuters) - Le "pacte" entre Ségolène Royal, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn en vue de l'élection présidentielle de 2012 divise le Parti socialiste, où les candidats qui en pâtiraient se sont montrés irrités.

L'annonce faite dimanche par l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 d'un rapprochement avec le premier secrétaire du PS et le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) en a réjoui certains au PS.

"On ne va pas chercher la bagarre pour la bagarre", a dit le porte-parole du parti Benoît Hamon mardi, alors que les dirigeants du PS étaient réunis pour débattre de l'organisation des primaires pour l'échéance de 2012.

Ce rapprochement des anciens ministres de Lionel Jospin fait suite au "pacte de Marrakech" évoqué publiquement par Laurent Fabius, selon lequel l'ancien Premier ministre aurait convenu avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn de ne pas concourir l'un contre l'autre dans un affrontement fratricide.

"Le pacte n'est pas tout à fait le terme" nuance Dominique Bertinotti, proche de Ségolène Royal. Pour autant, la question de la candidature du meilleur "sera l'objet d'une discussion entre eux", dit-elle clairement.

Le député Arnaud Montebourg, architecte des primaires socialistes, estime que ce genre de rassemblement est positif.

"Si certains candidats se rassemblent avant les primaires, pendant les primaires ou même après les primaires, ça veut dire que nous avons inventé une machine à gagner", a-t-il dit.

Certains envisagent même à mots couverts que les primaires de 2011 puissent se transformer en plébiscite.

"Il n'y aura qu'un seul candidat à la fin s'ils se mettent d'accord", résume Benoît Hamon.

Et Claude Bartolone de recommander : "S'il y a une ou un candidat qui se détache, je pense que ce serait quelque chose d'intelligent de la part des socialistes que de le reconnaître."

"VIEILLE POLITIQUE"

Ceux qui déplorent ce rassemblement sont les candidats potentiels ou déclarés, qui refusent de jouer les faire-valoir du futur candidat socialiste.

Manuel Valls, le plus remonté d'entre eux, refuse que les primaires servent "à ratifier un pacte entre les anciens ministres de Lionel Jospin".

"Il y a deux manières de faire de la politique : la vieille et la nouvelle. La vieille, c'est croire qu'à trois ou quatre on règle tous les problèmes. La nouvelles c'était le sens des primaires, c'était une nouvelle relation avec les Français", a dit le représentant de l'aile droite du PS.

Pierre Moscovici fait valoir les cas de Barack Obama aux Etats-Unis et du libéral-démocrate Nick Clegg en Grande-Bretagne, "des inconnus" avant les primaires, aux responsabilités après l'élection.

"Il est important que ce ne soit pas une primaire verrouillée, une primaire jouée d'avance", dit-il, réclamant que plusieurs sensibilités et générations soient représentés. Lui, par exemple ? "Ca m'intéresse", sourit-il.

L'ancien premier secrétaire François Hollande apparaît comme la victime de l'alliance qui se dessine mais refuse de croire qu'on a cherché à l'exclure.

"Ce serait me donner beaucoup d'importance", dit le député de Corrèze. "Si on veut que ce soit entre deux ou trois personnes que ça se fasse, que ce soit au moins avoué."

Clément Guillou, édité par Yves Clarisse