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Politique

L'UMP veut réduire les dépenses des collectivités locales

Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, responsable de la rédaction du projet de l'UMP pour les élections présidentielle et législatives de 2012. Le parti de Nicolas Sarkozy veut réduire le train de vie des collectivités locales de 10 milliards d'eur

Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, responsable de la rédaction du projet de l'UMP pour les élections présidentielle et législatives de 2012. Le parti de Nicolas Sarkozy veut réduire le train de vie des collectivités locales de 10 milliards d'eur - -

par Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - L'UMP veut réduire le train de vie des collectivités locales de 10 milliards d'euros en cinq ans pour...

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - L'UMP veut réduire le train de vie des collectivités locales de 10 milliards d'euros en cinq ans pour compenser les nouvelles dépenses publiques qu'elle propose dans son projet pour les élections présidentielle et législatives de 2012.

Une part significative de ces dépenses sera consacrée à la revalorisation du statut des enseignants en échange d'un temps de présence accru auprès des élèves, ont expliqué jeudi le secrétaire général du parti du président Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, et le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire.

Le programme de l'UMP prévoit 30 milliards d'euros de dépenses nouvelles pendant le prochain quinquennat, concentrées sur deux priorités : l'éducation (20 milliards) et la justice et la sécurité (10 milliards).

Le parti promet de compenser ces dépenses par des économies "au moins équivalentes" pour tenir son objectif d'un "projet à coût zéro" et d'un retour à l'équilibre budgétaire en 2016.

"Ces 30 milliards seront financés à égalité par l'Etat, la protection sociale et les collectivités locales", explique Bruno Le Maire, responsable de la rédaction de ce projet. "Pour l'Etat, ça veut dire deux milliards d'euros à trouver chaque année."

L'UMP propose ainsi de dégager des marges de financement en fusionnant deux dispositifs destinés aux ménages modestes, la prime pour l'emploi et le revenu de solidarité active (RSA).

Concernant la Sécurité sociale, l'UMP fait le pari de la croissance puisque qu'elle propose de trouver des moyens supplémentaires en mettant en place une dégressivité des allocations chômage dès que celui-ci aura commencé à baisser.

"Quant aux collectivités locales, nous jouerons sur les dotations qui leur sont accordées pour qu'elles engagent les mêmes efforts de réduction de dépenses de fonctionnement que l'Etat" -deux milliards par an- a ajouté Bruno Le Maire.

FISCALITÉ ANTI-DÉLOCALISATION

Dans le domaine de l'éducation, l'UMP veut faire porter prioritairement l'effort sur l'apprentissage et la formation professionnelle et, surtout, sur la revalorisation du statut des enseignants, qui n'a guère évolué depuis les années 1950.

"On a travaillé sur des augmentations de salaire des enseignants qui peuvent aller jusqu'à 500 euros par mois, en échange de quoi on veut un suivi plus personnalisé des élèves, notamment en dehors des heures de cours", dit Bruno Le Maire.

En matière de sécurité et de justice, le volet le plus coûteux est la construction de nouvelles prisons, afin de porter les capacités à 80.000 places en 2017, a-t-il dit.

L'une des principales propositions du projet de l'UMP, dans le domaine économique et social, a également des implications financières importantes, bien que d'une autre nature.

Le parti présidentiel promet de transférer le financement des 35 milliards d'euros annuels d'allocations familiales vers une "fiscalité anti-délocalisation", afin qu'il ne pèse plus sur le coût du travail, en jouant sur plusieurs leviers.

BATAILLE DE CHIFFRES

"Si nous nous alignons sur ce qui fait en Allemagne, avec un plafonnement à 30% pour les entreprises dont les charges nettes d'intérêt dépassent un million d'euros, nous aurions sur l'IS 11 milliards d'euros de recettes supplémentaires que nous pourrions affecter à la protection sociale", explique Bruno Le Maire.

Il assure cependant que l'UMP n'ira pas aussi loin et se contentera de récupérer ainsi "plusieurs milliards d'euros".

A quatre mois de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, qui briguera, sauf surprise, un second mandat, son adversaire socialiste François Hollande et leurs partisans respectifs se livrent d'ores et déjà à une bataille de chiffres.

L'UMP avait évalué le 18 octobre le programme du Parti socialiste et de son candidat, François Hollande, à "au moins 255 milliards d'euros" sur cinq ans et accusé le PS de vouloir augmenter les impôts de 126 milliards.

Un chiffrage dénoncé comme outrancier et mensonger par les socialistes. Ils n'ont cependant pas encore publié d'évaluation globale du coût de leur programme, qu'ils entendent équilibrer grâce à une refonte de la fiscalité en début de quinquennat.

L'Institut de l'entreprise, organisme constitué de chefs d'entreprises et d'universitaires et proche du patronat, évalue pour sa part les dépenses nouvelles envisagées par le PS entre 26 et 29 milliards d'euros par an.

Edité par Yves Clarisse