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L'UMP veut faire la guerre au "chef de clan" Hollande

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a déclaré que le parti avait besoin d'un "chef de guerre" pour mener le combat contre le nouveau président François Hollande qui, dès ses premiers pas, s'est positionné en "chef de clan". /Photo prise le

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a déclaré que le parti avait besoin d'un "chef de guerre" pour mener le combat contre le nouveau président François Hollande qui, dès ses premiers pas, s'est positionné en "chef de clan". /Photo prise le - -

PARIS (Reuters) - L'UMP a besoin d'un "chef de guerre" pour mener le combat contre le nouveau président François Hollande qui, dès ses premiers...

PARIS (Reuters) - L'UMP a besoin d'un "chef de guerre" pour mener le combat contre le nouveau président François Hollande qui, dès ses premiers pas, s'est positionné en "chef de clan", a déclaré mercredi son secrétaire général, Jean-François Copé.

Au lendemain de l'investiture du successeur socialiste de Nicolas Sarkozy, le député-maire de Meaux a tracé un portrait robot du futur patron de l'UMP, dont la désignation interviendra à l'automne, comportant beaucoup de similitudes avec sa propre personne.

"Celui qui sera le président de l'UMP de 2012, de mon point de vue, ça doit être d'abord un président de combat, un chef de guerre, au sens démocratique du terme", a-t-il dit lors d'un point de presse.

"Parce que François Hollande, dans les propos qu'il a tenus hier, a en réalité déclaré la guerre à l'opposition (...) Nous l'avons bien compris, François Hollande privilégiera ses amis, son clan, et sera d'une dureté implacable à l'égard de ceux qui ne sont pas ses amis", a-t-il ajouté.

Il en veut pour preuve le fait que le nouveau chef de l'Etat n'ait pas rendu hommage à l'action de Nicolas Sarkozy alors comme il l'a fait pour les autres présidents de la Ve République, qu'il ait déjeuné avec les seuls anciens Premiers ministres socialistes et qu'il n'ait invité encore que d'anciens ministres socialistes lors de son hommage à Jules Ferry.

"Tout ça lui vaut l'image d'un chef de clan, d'un chef de parti, bien loin de cette campagne lénifiante à laquelle nous avons eu droit ces derniers mois d'un François Hollande censé être un homme ouvert, gentil, généreux, attentif y compris à ceux qui ne sont pas d'accord avec lui", a estimé Jean-François Copé.

Dans ce contexte, il estime que le prochain président de l'UMP devra "batailler contre un président de la République qui ne fera aucun quartier d'aucune sorte à l'opposition" en même temps qu'être un "homme de rassemblement de sa famille politique".

"VISION DES CHOSES"

Il a rappelé sur ce dernier point qu'il avait donné son feu vert à la création de "mouvements" organisés au sein de l'UMP pour permettre à toute ses sensibilités, de la droite sécuritaire jusqu'aux centristes en passant par les libéraux et la droite sociale, de s'exprimer.

A la question de savoir s'il n'esquissait pas son propre portrait dans sa définition du futur président de l'UMP, Jean-François Copé a répondu qu'il s'agissait uniquement de "sa vision des choses" et que le temps n'était pas encore venu d'en parler, priorité devant être donnée aux législatives de juin.

Il a souligné en outre que, depuis la défaite de Nicolas Sarkozy, il avait tenu à associer tous les responsables du parti à la préparation des législatives, y compris ses rivaux potentiels comme François Fillon et Xavier Bertrand, afin d'éviter une guerre des chefs.

La question de la nécessité d'une union sacrée au sommet de l'UMP a encore été évoquée lors du bureau politique de ce mercredi, notamment par l'ancien secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Pierre Lellouche, qui a évoqué les "angoisses" de son électorat à propos de la "cohésion du leadership" du parti.

Comme pour rassurer ses concurrents potentiels à la présidence de l'UMP, dont le titulaire sera désigné lors d'un congrès qui doit se réunir avant le 15 novembre, Jean-François Copé a souligné que cette élection ne préjugerait pas du futur candidat à la présidentielle 2017.

"Le futur président de l'UMP qui sera élu n'est pas celui sera le candidat assuré de 2017, parce qu'il y aura un processus de primaires qui s'organisera, en 2016 très probablement, et qui désignera le candidat de notre famille", a-t-il souligné.

En attendant, il a renouvelé son appel à un débat télévisé avec le Premier ministre choisi par François Hollande.

"Je ne comprendrais pas que Jean-Marc Ayrault refuse à l'occasion de la campagne des législatives un débat avec moi (...) afin que nous puissions l'un et l'autre éclairer les Français sur les choix qu'ils auront à faire lors des élections."

Yann Le Guernigou, édité par Patrick Vignal