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L'UMP s'efforce de resserrer ses rangs

Les appels à l'apaisement se multiplient à l'UMP après le brusque accès de tension provoqué par l'entrée en lice de François Fillon pour la présidence du parti, convoitée également par Jean-François Copé, son rival de longue date. /Photos d'archives/REUTE

Les appels à l'apaisement se multiplient à l'UMP après le brusque accès de tension provoqué par l'entrée en lice de François Fillon pour la présidence du parti, convoitée également par Jean-François Copé, son rival de longue date. /Photos d'archives/REUTE - -

PARIS (Reuters) - Les appels à l'apaisement se multiplient à l'UMP après le brusque accès de tension provoqué par l'entrée en lice de François...

PARIS (Reuters) - Les appels à l'apaisement se multiplient à l'UMP après le brusque accès de tension provoqué par l'entrée en lice de François Fillon pour la présidence du parti, convoitée également par Jean-François Copé, son rival de longue date.

L'ancien Premier ministre Alain Juppé joue les pacificateurs en renouvelant ses appels à l'unité dans le Figaro de vendredi.

"La question du leadership à l'UMP n'est pas de saison. Elle se posera à l'automne. Pour le moment, toutes les énergies doivent tendre vers les élections de juin", souligne-t-il.

François Fillon a ravivé la querelle des egos en annonçant qu'il prendrait toute sa part dans la compétition pour la présidence de l'UMP, privée selon lui de "leader naturel" depuis la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle.

L'actuel secrétaire général de l'UMP a feint de ne pas s'en offusquer, affirmant qu'il n'était "pas de cette bataille-là". "Hypocrisie", a répliqué l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

Jean-François Copé laisse le registre des attaques à l'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati, ennemie jurée de François Fillon depuis que ce dernier a décidé de briguer un siège de député dans la circonscription parisienne qu'elle visait.

Après avoir qualifié l'ancien Premier ministre de "déloyal" et "ingrat", la maire du VIIe arrondissement de Paris l'a accusé vendredi sur France 2 de prendre le risque d'une défaite de la droite aux législatives des 10 et 17 juin.

"Ces propos qui divisent démobilisent notre électorat mais aussi nos militants et nos sympathisants qui sont exaspérés par ceux qui persistent à diviser, simplement pour leur intérêt personnel", a-t-elle déclaré.

Henri Guaino, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a prôné "l'apaisement"

FILLON LARGEMENT PRÉFÉRÉ À COPÉ

"Nous verrons après les élections, le moment venu, qui incarnera le mieux l'avenir de cette famille politique. Pour l'instant, que chacun fasse campagne", a-t-il commenté sur France Info.

"Tout le monde devrait prendre sur lui, ne pas s'énerver à tout bout de champ", a-t-il dit.

Pour l'ex-UMP Rama Yade, vice-présidente du Parti radical, "ce combat de coqs manque un peu de dignité". "Ce qui est important, c'est que face à la gauche, la droite, le centre n'apparaissent pas divisés".

Le Parti socialiste, par la voix de son numéro deux Harlem Désir, a ironisé sur une "guerre des chefs" qui rappelle selon lui "les pires épisodes d'un feuilleton de télé-réalité".

"Ils sont déjà dans une espèce de primaire sauvage pour 2017", a-t-il estimé sur Radio Classique et Public Sénat, évoquant la prochaine élection présidentielle.

"Ils prétendent imposer une cohabitation à la tête de l'Etat et ils ne sont même pas capables de supporter leur propre cohabitation au sein de l'UMP", a-t-il ajouté.

L'échéance de 2017 attise les ambitions au sein de la majorité sortante, où les prétendants se nomment - pour l'instant - François Fillon, Jean-François Copé ou Nathalie Kosciusko-Morizet.

Dans son "avertissement", Alain Juppé, qui n'a pas renoncé à faire partie de la compétition, souligne que le futur président de l'UMP "ne doit pas se présenter comme le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle de 2017". "L'unité du parti n'y résisterait pas".

Aux termes des statuts du parti, les militants à jour de cotisation - estimés à 250.000 - sont appelés à élire le président de l'UMP lors d'un congrès qui doit se réunir avant le 15 novembre.

Selon un sondage BVA pour Orange, RTL et la presse régionale diffusé vendredi, les Français plébiscitent à 37% François Fillon, qui apparaît comme le "recours" à droite, pour prendre les rênes de l'UMP. Viennent ensuite Alain Juppé (26%), Nathalie Kosciusko-Morizet (13%) et Jean-François Copé, qui ne recueille que 10%.

Sophie Louet et Patrick Vignal, édité par Yves Clarisse