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L'UMP passera-t-elle par la primaire pour 2017?

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PARIS (Reuters) - L'UMP ne tarit pas de critiques sur la primaire socialiste et ses débats, mais la méthode, inédite en France, commence à faire...

PARIS (Reuters) - L'UMP ne tarit pas de critiques sur la primaire socialiste et ses débats, mais la méthode, inédite en France, commence à faire école au sein de la majorité pour l'élection présidentielle de 2017.

Le débat sur une primaire interne à l'UMP, né au printemps des doutes du camp présidentiel sur les chances de réélection de Nicolas Sarkozy en 2012, a refait surface avec la victoire de la gauche aux sénatoriales de dimanche dernier.

La candidature de Nicolas Sarkozy à sa propre succession paraît certes entendue, mais après? Les prétendants se bousculeraient pour 2017 : François Fillon, Alain Juppé, Jean-François Copé, Bruno Le Maire, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet sont ou pourraient être sur les rangs.

La révision constitutionnelle de juillet 2008 stipule qu'un mandat présidentiel (cinq ans) ne peut être renouvelé qu'une fois consécutivement.

La ministre du Budget Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, avait concédé le 18 septembre sur Radio J que la majorité "n'échapperait pas" aux primaires en 2017.

"Je pense qu'aujourd'hui les militants, les sympathisants, ont envie de désigner leur chef de file", avait-elle plaidé au nom de la "politique moderne".

Le succès d'audience des deux premiers débats télévisés entre les six prétendants socialistes à la présidence, les 15 et 28 septembre, délie un peu plus les langues.

"Une primaire, ça peut être une bonne idée si aucun candidat ne se détache d'ici 2016", déclarait jeudi à Reuters le député UMP de Haute-Savoie Lionel Tardy.

Yannick Favennec, député UMP de la Mayenne, rend hommage sur son compte Twitter à un "bel exercice de démocratie" et ajoute : "Nous pourrions peut être nous en inspirer... oui mais quand?"

"MACHINE À S'AUTODÉTRUIRE"

Selon Hervé Morin, "pour la droite, comme pour le Centre, ce sera probablement la dernière campagne présidentielle dans laquelle" la désignation des candidats se fera "par des accords d'appareil et l'état des sondages du moment".

"Nous faisons beaucoup de discours à des tribunes qui en général ne sont pas repris, sinon pour la petite phrase. Et là, vous avez des hommes et des femmes qui expliquent leur vision de la société", a dit le président du Nouveau Centre sur Europe 1.

"Et quel tremplin pour celui qui va en sortir élu par quelques centaines de milliers ou quelques millions d'électeurs!", a ajouté celui qui dispute au centre à Jean-Louis Borloo les faveurs de l'Alliance républicaine, écologiste et sociale (Ares).

Les statuts de l'UMP prévoient que tout candidat, y compris le président de la République sortant, qui "souhaite le soutien" du mouvement "se soumet au vote du Congrès" composé des adhérents à jour de cotisation.

En 2010, Xavier Bertrand, alors secrétaire général de l'UMP, affirmait que "le statut de candidat, qu'il soit ancien président ou pas, passera(it) par le vote des militants".

En juin de la même année, le Premier ministre François Fillon déclarait dans L'Est Républicain : "Le président de la République a toujours dit qu'il y aurait, le moment venu, des primaires à l'intérieur de l'UMP pour désigner notre candidat".

L'idée a été enterrée malgré l'érosion de la cote de popularité du chef de l'Etat, Jean-François Copé écartant le scénario d'une "machine à s'autodétruire".

"Si l'UMP était ce qu'elle devait être au départ, c'est-à-dire un lieu de débat, on aurait une sorte de primaire. C'est ce qu'avait essayé d'organiser au départ Alain Juppé. Ça a été terminé à partir du moment où Sarkozy est arrivé", déplore Daniel Garrigue (ex-UMP), député non inscrit de Dordogne et ancien porte-parole de Dominique de Villepin.

Alain Juppé dirigea l'UMP de 2002 à 2004 avant de céder les rênes à Nicolas Sarkozy.

Sophie Louet et Emile Picy, édité par Yves Clarisse