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L'UMP appelée à la mobilisation sur fond d'affaires DSK et Tron

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par Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - François Fillon et les dirigeants de l'UMP ont sonné samedi la charge contre un Parti socialiste en proie aux...

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - François Fillon et les dirigeants de l'UMP ont sonné samedi la charge contre un Parti socialiste en proie aux affres de l'affaire Strauss-Kahn et privé d'un de ses espoirs pour l'élection présidentielle de 2012.

A un an de cette échéance, le parti du président Nicolas Sarkozy, à la traîne dans les sondages, tenait un Conseil national aux portes de Paris, tandis que le PS était réuni non loin de là en convention pour approuver son programme présidentiel.

"A l'heure où les socialistes se trouvent dans l'obligation de ravaler toutes les leçons de morale qu'ils n'ont cessé de nous adresser, l'UMP débat, l'UMP réfléchit, l'UMP concentre ses forces", a lancé de la tribune le Premier ministre.

François Fillon faisait allusion à la mise en cause aux Etats-Unis de l'ex-ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn dans une affaire de crime sexuel et à sa démission forcée de la direction générale du Fonds monétaire international (FMI).

L'élimination prématurée de celui qui était jusque-là le favori des sondages, a fait souffler un vent d'optimisme sur une majorité de droite en proie au doute.

Les accusations d'abus sexuels lancées par deux femmes contre le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, qui crie à la calomnie mais qui paraît en sursis, ont terni ce regain d'espoir.

APPEL À L'UNITÉ

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, y a fait brièvement et indirectement allusion pour s'en prendre, là encore, aux dirigeants socialistes : La présomption d'innocence "est à mes yeux un principe essentiel, qu'il s'agisse d'un directeur général du FMI, d'un ministre du gouvernement comme de n'importe quel citoyen."

"Les socialistes le défendent avec force lorsqu'il s'agit de Dominique Strauss-Kahn. Nous l'avons fait aussi d'ailleurs", a-t-il poursuivi. "Mais pourquoi alors ont-ils jeté aux chiens l'honneur d'Eric Woerth et de Michèle Alliot-Marie ?"

Ces deux ministres du gouvernement de François Fillon ont dû démissionner, le premier en novembre 2010 sous l'accusation de conflit d'intérêts, la seconde en février dernier à la suite d'un voyage contesté en Tunisie.

François Fillon, Jean-François Copé et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ont lancé d'une même voix un appel à la mobilisation et à l'unité de l'UMP et de la majorité.

"Nous ne devons pas céder aux sirènes de la division", a déclaré le Premier ministre. Il a exhorté à la discipline les députés de la majorité, dont la récente fronde contre la suppression des panneaux de signalisation des radars anti-excès de vitesse a de nouveau mis le gouvernement dans l'embarras.

Il a apporté au passage son soutien "plein et entier" au ministre de l'Intérieur Claude Guéant, qui "incarne l'autorité calme et juste de la République".

Les mêmes orateurs ont déploré la décision des centristes, sous la houlette des ex-ministres Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, de présenter un candidat à l'élection présidentielle.

CAMPAGNE DIFFICILE

"Je le dis à ceux de nos amis radicaux ou centristes qui sont tentés par les délices de la division : c'est une stratégie perdante", a ainsi dit le Premier ministre.

Ceux qui quitteront l'UMP comme le président du Parti radical Jean-Louis Borloo "devront assumer les conséquences de leur choix", a pour sa part menacé Jean-François Copé.

Pour François Fillon, le projet du PS "anesthésierait" la France et il n'y a "entre le conservatisme socialiste et l'extrémisme populiste" que la majorité présidentielle.

Il a estimé que la crédibilité de Nicolas Sarkozy, gagnée notamment, selon lui, dans la gestion de la crise financière et économique de 2008-2009, "pèsera lourd dans le choix des Français" face aux "propositions irréalistes" du PS.

Jean-François Copé a raillé les "primaires fratricides" du PS - "Ils vont reprendre les alliances de circonstance et les manipulations de vote", a-t-il lancé.

Retournant une accusation de la gauche envers la droite, il a accusé PS et Front national, le parti d'extrême-droite de Marine Le Pen, d'être "associés dans la même entreprise de démolition" et de se faire "la courte échelle".

"A moins d'un an de la présidentielle, le moment est venu de monter encore d'un cran la mobilisation et de lancer toutes nos forces dans la bataille", a-t-il dit, tout en prévenant que la campagne de 2012 serait difficile et se jouerait "rue par rue, cage d'escalier par cage d'escalier".

Edité par Jean-Baptiste Vey