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L'UE sous pression après la dégradation de la note espagnole

Moody's a abaissé mardi de deux crans la note souveraine de l'Espagne, qui passe de Aa2 à A1 avec perspective négative, jugeant le pays toujours vulnérable aux tensions de marché. /Photo d'archives/REUTERS/Andrea Comas

Moody's a abaissé mardi de deux crans la note souveraine de l'Espagne, qui passe de Aa2 à A1 avec perspective négative, jugeant le pays toujours vulnérable aux tensions de marché. /Photo d'archives/REUTERS/Andrea Comas - -

SYDNEY (Reuters) - Moody's a abaissé mardi de deux crans la note souveraine de l'Espagne, qui passe de Aa2 à A1 avec perspective négative, jugeant...

SYDNEY (Reuters) - Moody's a abaissé mardi de deux crans la note souveraine de l'Espagne, qui passe de Aa2 à A1 avec perspective négative, jugeant le pays toujours vulnérable aux tensions de marché.

L'agence de notation avait annoncé la veille se donner trois mois pour évaluer la note française Aaa et sa perspective stable, sur fond de ralentissement de la croissance, de crise de la zone euro et d'appels à une recapitalisation des banques.

"Depuis que la note a été placée sous surveillance, fin juillet 2011, aucune solution crédible à la crise de la dette souveraine n'a été avancée et restaurer pleinement la confiance quant à la cohésion politique de la zone et aux perspectives de croissance prendra de toute façon du temps", explique-t-elle à l'appui de sa décision concernant l'Espagne.

En raison de ses importants besoins en matière d'emprunt et du niveau élevé d'endettement de ses entreprises, notamment les banques, l'Espagne reste selon elle vulnérable aux difficultés des marchés de crédit.

Un nouvel abaissement de la note espagnole est possible si la crise de la zone euro s'aggrave encore, avertit Moody's.

Sa décision a éclipsé l'information publiée mardi par le Guardian, selon lequel la France et l'Allemagne se sont entendues pour porter la capacité du Fonds européen de stabilité financière (FESF) à 2.000 milliards d'euros dans le cadre du plan de résolution de la crise de la dette dans la zone euro.

Cette décision de multiplier par cinq la capacité du FESF, actuellement doté de 440 milliards d'euros, devrait être approuvée lors du sommet européen de dimanche, ajoute le quotidien.

L'information a entraîné une hausse des marchés d'actions américains en fin de séance, ainsi qu'une remontée de l'euro. De nombreux traders se sont toutefois montrés sceptiques.

MERKEL ANNONCE DES "MESURES UTILES"

"Nous avons vu beaucoup d'articles européens annonçant quelque chose d'imminent, avant d'être déçu le lendemain", a commenté Brian Dolan, responsable de la stratégie chez Forex.com, dans le New Jersey, jugeant toutefois le montant avancé par le Guardian à même de restaurer la confiance.

Selon l'article, Paris et Berlin se sont mis d'accord pour que les fonds propres des banques européennes soient portés à 9%, conformément au souhait de l'Autorité bancaire européenne.

Si les établissements français et allemands disent pouvoir atteindre cet objectif sans aide, ce n'est pas le cas de tous leurs confrères européens.

Les investisseurs attendent beaucoup du sommet européen de dimanche. La chancelière allemande les a toutefois invités à la patience.

"Ces dettes souveraines se sont accumulées pendant des dizaines d'années, c'est pourquoi on ne peut pas les régler en un seul sommet. Ce sera un travail difficile, sur le long terme", a déclaré Angela Merkel lors d'une conférence de presse.

"Néanmoins, je pense que nous serons capables de prendre des mesures utiles, importantes", a-t-elle toutefois ajouté.

En France, le gouvernement a répété mardi qu'il ferait tout pour conserver la note maximale, au lendemain de sa mise sous surveillance par Moody's.

"Le 'triple A' n'est pas en danger car nous répondrons présents et nous serons même en avance sur les objectifs de réduction du déficit", a dit le ministre des Finances, François Baroin, sur France 2. "S'il le faut, nous prendrons les mesures nécessaires pour être au rendez-vous."

"Nous mettrons tout en oeuvre pour ne pas être dégradés", a-t-il ajouté.

Avec les rédactions de New York, Paris, Londres Francfort et Bruxelles, Jean-Philippe Lefief pour le service français