BFMTV
Politique

L'opposition ulcérée par les énièmes révélations dans l'affaire Benalla

Alexandre Benalla a été mis en examen ce vendredi

Alexandre Benalla a été mis en examen ce vendredi - Bertrand Guay - AFP

Ce jeudi, Mediapart a publié une nouvelle enquête sur Alexandre Benalla, nourrie d'un enregistrement en date du 26 juillet d'une conversation entre ce dernier et Vincent Crase, ancien salarié de LaREM, lui aussi mis en examen. Lors de cette discussion, Alexandre Benalla se vante du soutien que lui apporterait alors le chef de l'Etat. La classe politique a réagi dans la foulée de cette parution.

Ce jeudi, Mediapart a encore enrichi le dossier de l'affaire Benalla. Le site a en effet publié une enquête, nourrie par une conversation enregistrée le 26 juillet dernier entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, un de ses proches et longtemps salarié de la République en marche, lui aussi mis en examen. Lors de cette discussion, qui n'aurait jamais dû avoir lieu dans la mesure où les deux hommes étaient déjà placés sous contrôle judiciaire, Alexandre Benalla paraît sûr de son fait et de ses appuis, se vantant même du soutien qui lui aurait apporté Emmanuel Macron par SMS. Dans l'article, on apprend également qu'Alexandre Benalla et Vincent Crase ont travaillé avec un oligarque russe alors même que le premier était encore à l'Elysée. Les personnalités politiques ont vite réagi. 

"Des citations pas du tout concordantes" avec leurs auditions au Sénat 

Concerné au premier chef car président de la commission d'enquête du Sénat, qui a auditionné Alexandre Benalla par deux fois, Philippe Bas, des Républicains, est intervenu en début de soirée sur notre antenne. "Ce qui est très important pour nous c'est que ces informations, qui reposent sur des faits et non des spéculations, viennent conforter des questions que nous avions nous-mêmes soulevées, sur l’hypothèse qu’un contrat auquel aurait été mêlé monsieur Benalla alors qu’il travaillait encore à l’Elysée a été conclu avec cet oligarque russe". Car cet accord éventuellement passé avec un individu lié "à une puissance étrangère" représenterait "une fragilité pour l’institution présidentielle", selon le sénateur. Philippe Bas a ajouté:

"Si ces faits étaient établis, ils seraient extrêmement graves du point de vue du fonctionnement de l'Etat". 

Jean-Pierre Sueur (PS), co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat, a aussi dit son mot sur notre antenne: 

"J’en prends connaissance comme vous. Je vois que des révélations sont faites, des citations données, qui ne sont pas du tout concordantes avec ce qui a été dit lundi dernier par monsieur Benalla et monsieur Crase devant la commission d’enquête du Sénat."

"La macronie pourrit par la tête"

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise et député élu dans les Bouches-du-Rhône, a lui aussi livré le fond de sa pensée et, pour sa part, sur Twitter: "'Enquête' de Mediapart? Hum hum! Tout vient d'infos données par la police. Corruption ou règlement de compte au sommet de l'État? La macronie pourrit par la tête."

Florian Philippot, ancien numéro 2 du FN et aujourd'hui à la tête des Patriotes, a déclaré sur le même réseau social: "Les enregistrements de Mediapart confirment ce que tout démontrait: depuis le début Macron soutient et protège par tout moyen Benalla. Pour quelles raisons?", s'est-il interrogé.

François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains, s'est aussi exprimé sur notre plateau:

"On s’inquiète tous, et moi le premier, de la montée de ces complotismes qu’on voit surgir partout mais pour que le complotisme ne monte, il faut que la transparence soit au rendez-vous. Et aujourd’hui, on a le sentiment qu’aucune explication totale n’a été donnée. Le président ne s’est pas vraiment exprimé sur ce sujet. Et je pense que sa parole est attendue pour que la confiance soit retrouvée".

Robin Verner