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Politique

L'opposition réclame la démission de Bernard Accoyer

Les députés de l'opposition de gauche ont réitéré mardi leur appel à la démission du président UMP de l'Assemblée nationale, mais ce dernier a répliqué ne pas se sentir "menacé dans ses fonctions", estimant avoir "rempli sa mission". /Photo prise le 28 se

Les députés de l'opposition de gauche ont réitéré mardi leur appel à la démission du président UMP de l'Assemblée nationale, mais ce dernier a répliqué ne pas se sentir "menacé dans ses fonctions", estimant avoir "rempli sa mission". /Photo prise le 28 se - -

PARIS (Reuters) - Les députés de l'opposition de gauche ont réitéré mardi leur appel à la démission du président UMP de l'Assemblée nationale,...

PARIS (Reuters) - Les députés de l'opposition de gauche ont réitéré mardi leur appel à la démission du président UMP de l'Assemblée nationale, avant un débat sur le projet de loi sur l'immigration qui s'annonçait tendu.

Bernard Accoyer, qui dit-on à l'UMP a reçu le soutien du Premier ministre François Fillon, a répliqué ne pas se sentir "menacé dans ses fonctions", estimant avoir "rempli sa mission".

Mais les députés de gauche ont refusé de se lever au début des questions d'actualité à l'Assemblée nationale pour manifester leur mécontentement.

Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde daté de mercredi, les chefs de file des députés de l'opposition réclament le départ de Bernard Accoyer, qu'ils accusent de n'avoir "pas su protéger une institution dont il est garant" lors du récent débat sur la réforme des retraites.

Estimant être face à une tentative d'obstruction de l'examen et du vote de la réforme, Bernard Accoyer avait interrompu la séance d'explication des votes en jugeant que l'homogénéité des positions justifiait de ne pas entendre tous les députés.

"Aucun parlementaire ne peut recevoir de mandat impératif et, de ce fait, nul ne peut préjuger de son expression. En prenant cette décision, Bernard Accoyer a pris la grave décision de violer le règlement de l'Assemblée qu'il préside", écrivent les députés emmenés par le président du groupe socialiste, radical et citoyen, Jean-Marc Ayrault.

ACCUSATIONS "INFONDÉES"

Ils déplorent par ailleurs le non respect de plusieurs règles comme le "droit de tirage", destiné à obtenir la création d'une commission d'enquête, ou le report "en fin de semaine, dans un Hémicycle déserté" des séances consacrées aux propositions de l'opposition.

"Parce que M. Accoyer n'a pas su, pas pu ou pas voulu s'opposer à cette dérive, parce que, dans le débat sur les retraites, il a préféré complaire au président de la République plutôt que protéger une institution dont il est le garant, il n'est plus digne à nos yeux de présider notre Assemblée", concluent ces députés.

Le texte est cosigné par Jean-Marc Ayrault, le Vert Yves Cochet, président du groupe Gauche démocrate et républicaine, le communiste Roland Muzeau, le radical de gauche Gérard Charasse et la députée du Parti de Gauche Martine Billard.

Bernard Accoyer a réagi à cette nouvelle demande de démission en affirmant qu'il avait rempli correctement sa mission et en accusant l'opposition d'obstruction.

"Ces accusations sont parfaitement infondées", a-t-il dit à la presse. "J'ai protégé notre institution que j'ai l'honneur de présider en respectant la Constitution et le règlement (de l'Assemblée). J'ai rempli ma mission vis-à-vis d'un détournement de procédure caractérisé."

Il a obtenu l'appui du Premier ministre. "J'apporte mon soutien et celui de l'ensemble du gouvernement à Bernard Accoyer", a déclaré François Fillon, selon des participants à la réunion hebdomadaire à huis clos du groupe UMP à l'Assemblée.

Grégory Blachier et Emile Picy, édité par Patrick Vignal