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L'OFCE juge risquée la politique d'austérité du gouvernement

Le choix du gouvernement français de réduire le déficit public à marche forcée va durement peser sur la croissance économique et l'emploi et peut accroître le risque de désagrégation de la zone euro, estiment les économistes de l'Observatoire français des

Le choix du gouvernement français de réduire le déficit public à marche forcée va durement peser sur la croissance économique et l'emploi et peut accroître le risque de désagrégation de la zone euro, estiment les économistes de l'Observatoire français des - -

PARIS (Reuters) - Le choix du gouvernement français de réduire le déficit public à marche forcée va durement peser sur la croissance économique et...

PARIS (Reuters) - Le choix du gouvernement français de réduire le déficit public à marche forcée va durement peser sur la croissance économique et l'emploi et peut accroître le risque de désagrégation de la zone euro, estiment les économistes de l'OFCE.

Dans une étude publiée jeudi, ils déclarent que les autorités françaises devraient se contenter de réduire la partie structurelle du déficit, laissant sa partie conjoncturelle se résorber quand la croissance accélèrera, plutôt que de promettre l'équilibre strict des comptes fin 2017.

"Aujourd'hui, tenir ces objectifs peut vouloir dire provoquer ou augmenter la probabilité de la désagrégation de la zone euro", a dit Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques, le centre de recherche en économie de Sciences Po, lors d'une conférence de presse.

Reste à convaincre les partenaires de la France.

Quant aux investisseurs, qui mettent aujourd'hui l'Italie et l'Espagne sous pression, "ils sont très embêtés quand on ne tient pas les objectifs mais ils savent aussi qu'ils seraient beaucoup plus embêtés s'il y avait une explosion de la zone euro", a-t-il ajouté.

Selon l'OFCE, dans le contexte actuel de faible croissance, "les objectifs (de réduction des déficits publics NDLR) fixés par les Etats membres sont déraisonnables".

"En sous-estimant la difficulté à atteindre des cibles inaccessibles, les pays de la zone euro se sont enfermés dans une spirale où la nervosité des marchés financiers est le moteur d'une austérité toujours plus grande", écrivent-ils.

Au contraire, l'application d'une règle fixant pour objectif la réduction du déficit structurel à 0,5% du PIB - telle celle du dernier pacte budgétaire européen - permettrait d'interrompre la politique d'austérité l'an prochain en Allemagne, en Italie et en Finlande - la France et le Portugal la poursuivant jusqu'en 2014 - ce qui permettrait de donner de l'air à l'économie européenne.

Au lieu de la destruction de 44.000 emplois salariés marchands en France sur 2013-2017 (dont 329.000 dans l'industrie) - qui constitue le scénario central de l'OFCE - l'arrêt de l'austérité à 0,5% de déficit structurel permettrait de créer 183.000 emplois salariés marchands sur la période et de limiter à 262.000 les destructions dans l'industrie.

Le Sénat français examine actuellement le projet de budget rectificatif pour 2012 qui augmente les impôts de plus de 7 milliards d'euros cette année pour réduire comme prévu le déficit public à 4,5% du PIB fin 2012 contre 5,2% fin 2011.

Une grosse trentaine de milliards d'euros supplémentaires devra être trouvée l'an prochain en impôts ou en économies pour atteindre l'objectif d'un déficit à 3% fin 2013, un montant qui gonflera encore si l'activité économique n'accélère pas.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse