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"L'incroyable élection", la présidentielle racontée par BFMTV

Emmanuel Macron, dimanche soir au Louvre

Emmanuel Macron, dimanche soir au Louvre - Eric FEFERBERG / AFP

Le 7 mai dernier, Emmanuel Macron était élu président de la République. Sa victoire pouvait enfin clore une campagne présidentielle âpre et riche en rebondissements comme en enseignements politiques. Ce mercredi soir, le documentaire "L'incroyable élection" vous fait revivre cette campagne aux côtés des équipes de BFMTV.

Inédite, nerveuse, ou "incroyable" comme l'indique le titre du documentaire de BFMTV, les qualificatifs n'ont pas manqué pour caractériser l'élection présidentielle 2017. Pendant 40 minutes les téléspectateurs ont pu redécouvrir cette campagne, pareille à nulle autre, du point de vue des équipes et journalistes de BFMTV. 

C'est au soir du 1er décembre que la campagne est sortie des chemins balisés. On attend dans la soirée une allocution du président de la République. Après des heures de coups de fil infructueux, Ruth Elkrief, éditorialiste politique, reçoit une communication. A peine "deux ou trois minutes", raconte-t-elle, avant le discours du chef de l'Etat, son interlocuteur lui dit au téléphone: "Il ne se représente pas". Par cette annonce laconique, les observateurs apprennent ainsi que pour la première fois de la Ve République, le président en exercice a décidé de ne pas concourir à sa réélection après un unique mandat. 

L'affaire Fillon en fil rouge

En regardant les images glanées par nos caméras durant la campagne, certaines formules prennent ainsi un relief singulier. On pense notamment à cette phrase prononcée par François Fillon, au soir 27 novembre qui l'a vu remporter la primaire à droite, qui, après s'être félicité d'avoir toujours pu compter sur le soutien des Français, ajoute: "Il manquait juste les médias et les sondages et maintenant ils sont là". 

C'est d'ailleurs l'affaire Fillon qui servira pendant de nombreuses semaines de fil rouge à la campagne. Ruth Elkrief résume le sentiment général: "Ce qui nous surprend, c'est le déni. C'est la manière dont il gère la crise". A mesure que l'affaire s'installe dans le temps, les émotions se font plus tranchées dans l'opinion, ou s'aigrissent. Jérémy Brossard, reporter au service politique, se souvient de l'humeur de certains partisans de François Fillon lors de la visite de ce dernier au Salon de l'agriculture au lendemain de sa mise en examen: "Il y a un vocabulaire très guerrier contre la justice, les médias". 

"Il fête un premier tour comme s'il avait gagné le second"

Certains moments sont plus chaleureux. Alors que l'on suit Laurence Ferrari et Ruth Elkrief déambuler de loge en loge le 4 avril, peu avant le débat réunissant tous les candidats à la présidentielle qu'elle s'apprêtent à animer, pour saluer les différents participants, on tombe avec elles sur Philippe Poutou et Nathalie Arthaud déjà en pleine discussion. 

Vient l'heure du premier tour, le 23 avril, et les silhouettes des deux vainqueurs, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, s'affichent à nouveau sur nos écrans. Le soir même, la campagne de l'entre-deux tours débute. Et pour l'ex-ministre de l'Economie, elle débute mal. Sa réception dans le restaurant parisien de la Rotonde, qui rappelle trop le Fouquet's en 2007, fait mauvais effet. "La force de l'image est telle qu'à l'instant où je la vois, je me dis que personne ne peut se souvenir de ce qu'il a fait avant. Il fête un premier tour comme s'il avait gagné le second et ça c'est dévastateur!" juge notre journaliste Thomas Misrachi.

"S'il n'était pas venu, il aurait peut-être perdu"

L'affrontement à distance avec Marine Le Pen sur le parking de l'usine Whirlpool à Amiens aurait pu s'avérer plus dommageable pour lui encore. Après la visite surprise qu'y a accomplie une Marine Le Pen bien accueillie, Emmanuel Macron, dont certains salariés estiment qu'il a trop tardé à venir, arrive sur place dans un environnement tendu. Mais l'initiative sera payante: "S'il n'était pas venu, il aurait peut-être perdu", assure Ruth Elkrief. 

Le débat entre les deux personnages n'inverse pas la tendance et sept jours après le début du moi de mai, Emmanuel Macron peut célébrer sa victoire près de la pyramide du Louvre. La cérémonie de passation de pouvoirs, quelques jours plus tard, inspire aujourd'hui ces réflexions à Laurent Neumann, journaliste politique de BFMTV: "C'est une scène inouïe. Emmanuel Macron n'est là que parce que François Hollande l'a repéré!" Il ajoute: "On pense que c'est la fin d'un feuilleton. C'est le contraire, ça n'en est que le début". 

R.V.