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Politique

L'exécutif accuse l'opposition de nourrir l'extrémisme

Eric Woerth et François Fillon à la sortie du Conseil des ministres, fin juin. L'Elysée et le gouvernement accusent l'opposition de gauche d'ouvrir la porte au populisme et à l'extrémisme en exploitant de manière politicienne les "affaires" qui ont éclaté

Eric Woerth et François Fillon à la sortie du Conseil des ministres, fin juin. L'Elysée et le gouvernement accusent l'opposition de gauche d'ouvrir la porte au populisme et à l'extrémisme en exploitant de manière politicienne les "affaires" qui ont éclaté - -

PARIS (Reuters) - L'Elysée et le gouvernement accusent l'opposition de gauche d'ouvrir la porte au populisme et à l'extrémisme en exploitant de...

PARIS (Reuters) - L'Elysée et le gouvernement accusent l'opposition de gauche d'ouvrir la porte au populisme et à l'extrémisme en exploitant de manière politicienne les "affaires" qui ont éclaté ces derniers temps.

Le PS et les autres partis de gauche ont sorti l'artillerie lourde pour critiquer un exécutif confronté à de multiples affaires, dont celle qui éclabousse l'actuel ministre du Travail soupçonné d'avoir fermé les yeux sur une présumée fraude fiscale de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

"Notre démocratie est abîmée", a ainsi déclaré samedi le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, lors d'une convention sur la rénovation de son parti.

Elle a déploré "un rapprochement permanent entre le monde politique et le monde de l'argent", pointant du doigt les ministres "qui ont oublié les exigences et le devoir d'exemplarité qui vont avec leur charge".

L'ancienne candidate du PS à l'élection présidentielle de 2007 avait quant à elle évoqué mardi dernier un "système Sarkozy corrompu", provoquant la fureur de l'UMP.

L'opposition fait son miel non seulement de l'affaire Woerth, mais aussi des révélations sur l'utilisation qui est faite par certains ministres de leurs logement de fonction, de la location de jets privés par d'autres ou encore de l'achat de cigares aux frais du contribuable par un secrétaire d'Etat.

La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a mis en garde la gauche contre une stratégie à ses yeux dangereuse, l'exploitation politicienne des "affaires" ayant dans le passé toujours débouché selon elle sur une montée des extrêmes.

"Ça n'a servi qu'à une chose, c'est à faire monter les extrêmes", a-t-elle déclaré sur Europe 1.

"TOUS POURRIS"

Elle a notamment jugé qu'Eric Woerth n'avait rien à se reprocher puisque le ministre du Budget qu'il était jusqu'en mars 2009 n'avait pas à se mêler des contrôles fiscaux déclenchés par son administration ou du remboursement de 30 millions d'euros accordé à Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal qui limite les impôts à 50% des revenus.

"On fait des amalgames, on viole la présomption d'innocence", a-t-elle ajouté.

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, estime lui aussi qu'il n'y a pas d'affaire Woerth.

"Y aurait-il quelque chose de pourri dans notre République ?" Oui : l'ambiance délétère, le climat de suspicion qu'installent, au coeur de notre République, la calomnie, le mensonge, l'amalgame", a-t-il déclaré.

"Ceux qui les pratiquent prennent une très lourde responsabilité morale parce qu'ils prennent le risque de détruire des vies et une très lourde responsabilité politique parce qu'ils ouvrent la porte à la démagogie, au populisme, au poujadisme", ajoute-t-il dans un entretien publié par Le Parisien dimanche.

"Rappelons-nous où mène historiquement l'abject slogan 'Tous pourris' lancé dans les sociétés en crise."

Henri Guaino souligne toutefois que les écarts de comportement doivent être punis et estime qu'il ne faut pas "laisser le tourbillon médiatique tout emporter au risque de déstabiliser le gouvernement tout entier".

Nicolas Sarkozy a promis que les ministres coupables d'écarts de comportement seraient sanctionnés lors du remaniement gouvernemental prévu à l'automne et annoncé toute une série de mesures de réduction du train de vie de l'Etat.

Yves Clarisse