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Politique

L'équipe de François Hollande joue la carte de la sérénité

François Hollande sur les bancs de l'Assemblée, mardi. Après les "flottements" des semaines ayant suivi sa désignation, l'équipe du candidat socialiste à la présidentielle place la campagne sous le signe de la "sérénité". /Photo prise le 29 novembre 2011/

François Hollande sur les bancs de l'Assemblée, mardi. Après les "flottements" des semaines ayant suivi sa désignation, l'équipe du candidat socialiste à la présidentielle place la campagne sous le signe de la "sérénité". /Photo prise le 29 novembre 2011/ - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - Finis les "flottements" d'après-primaire, place à la campagne sous le signe de la "sérénité" : c'est le...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Finis les "flottements" d'après-primaire, place à la campagne sous le signe de la "sérénité" : c'est le message délivré par l'équipe de François Hollande, qui vient de se doter d'un siège de campagne pour mieux préparer l'échéance de 2012.

Le candidat socialiste et l'équipe de campagne vont provisoirement s'installer au 8 rue de l'Arcade, dans le quartier central de la Madeleine, dans le VIIIe arrondissement de Paris, précise mardi un communiqué.

A partir du 1er janvier 2012, un nouvel espace de campagne sera inauguré dans le VIIe arrondissement, mais pas au 103 rue de Grenelle, un lieu onéreux un temps envisagé. "On a trouvé beaucoup mieux et beaucoup moins cher", a dit à Reuters un membre de l'équipe de campagne de François Hollande.

Bousculés par les attaques à droite et les remous liés à l'accord passé avec les écologistes, les socialistes tentent de redresser la barre après un début de campagne où les observateurs ont remarqué un "flottement" qui s'est traduit par une érosion de la cote du candidat dans les sondages.

"Il y a eu une période heureuse de la primaire de septembre à mi-octobre", notait mardi un membre de son équipe. "Maladroite et mal inspirée alors, la droite concentre maintenant son tir sur celui qui a été désigné. Tout cela est logique."

En tendant la main au centriste François Bayrou et en déclarant qu'il n'appliquerait que les mesures "essentielles" de l'accord entre le PS et les écologistes "François Hollande a été très clair : c'est lui le candidat à la présidence de la République", souligne son entourage.

Malgré l'irritation des écologistes, face aux "brutalités" et aux "caricatures" de la droite, les proches du candidat affichent leur "sérénité".

"François Hollande est en campagne depuis plusieurs mois avec beaucoup de liberté et une grande détermination. Il n'a qu'un seul souci : son rapport aux Français, le redressement de la France", dit l'un de ses lieutenants.

Depuis son intronisation le 22 octobre, le député de Corrèze limite ses prises de paroles et prend le temps - d'un bain de foule dans les rues de Strasbourg, d'une séance de dédicace à Bordeaux, d'une longue visite un dimanche matin au Salon de l'éducation.

François Hollande sera mercredi à Bruxelles pour rencontrer le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et la Haute représentante pour la politique étrangère de l'UE, Catherine Ashton. Il est attendu lundi prochain à Berlin, où il interviendra devant le congrès du SPD.

"LA POUSSIÈRE SOUS LE TAPIS"

Face à lui, un Nicolas Sarkozy très actif sur la scène internationale dans un contexte de crise aiguë de la zone euro sera jeudi à Toulon (Var) pour parler économie devant quelque 5.000 personnes.

"François Hollande et Nicolas Sarkozy, c'est deux styles, deux candidats, deux politiques très différents, y compris dans la méthode", note un proche du candidat socialiste.

Le pôle communication de l'équipe de campagne de ce dernier, qui se réunit quotidiennement sous la houlette de Manuel Valls, veut concentrer ses tirs sur l'action du chef de l'Etat et contrer la "mystification qui voudrait faire oublier son bilan".

"Nicolas Sarkozy veut mettre la poussière sous le tapis, à nous de montrer que la couche de poussière est plus épaisse que le tapis", résume le député-maire de Cherbourg Bernard Cazeneuve, l'un de ses quatre porte-parole, opposant "le président des gnons" au "candidat des solutions".

Dans un contexte de disette budgétaire, le PS pose en outre la question du coût des visites du "président-candidat".

"Selon la Cour des comptes, le coût moyen d'un déplacement présidentiel est de 90.000 euros. Mais vendredi dernier à Tricastin et jeudi prochain à Toulon, ce chiffre sera forcément dépassé. Nous demandons des comptes", dit une proche de François Hollande.

Pour Benoît Hamon, porte-parole du PS, "il n'est plus acceptable qu'aujourd'hui le président de la République confonde son rôle de président de la République, dépositaire de l'intérêt général et de l'intérêt de tous les Français et son rôle de candidat à l'élection présidentielle.

"Il y a une utilisation des moyens de l'Etat à des fins de campagne électorale, nous n'acceptons pas cela", a-t-il souligné lundi lors de son point de presse hebdomadaire.

Edité par Yves Clarisse