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Politique

L'Emission politique - Face à Alain Minc, Laurent Wauquiez défend le durcissement de ses positions 

Laurent Wauquiez, sur France 2.

Laurent Wauquiez, sur France 2. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Laurent Wauquiez, le président des Républicains, était l'invité ce jeudi soir de L'Emission politique sur France 2. Il a été opposé à l'économiste et homme de médias, Alain Minc qui l'a rapproché d'écrivains jugés nationalistes.

Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, était l'invité de L'Emission politique sur France 2 ce jeudi soir. Dans le courant du programme, il a été confronté à l'économiste Alain Minc dont il a été proche mais dont les positions semblent désormais éloignées des siennes. 

Minc rapproche Wauquiez de Maurras 

Alain Minc est revenu sur une tribune de Laurent Wauquiez dans le Journal du dimanche en date du 29 octobre 2017. Il y avait brocardé le "désert de l'âme" d'Emmanuel Macron, lui reprochant de ne pas "avoir l'amour charnel de la France", lui attribuant une "haine de la province". Alain Minc a comparé ces propos de Laurent Wauquiez aux pensées de Charles Maurras et Maurice Barrès, deux écrivains ayant appartenu en leur temps à l'Action française, un mouvement royaliste qui a atteint son apogée entre la fin du XIXe siècle et les premières décennies du XXe siècle.

"Ça fleure la vieille tradition de l’extrême-droite classique, c'est le premier marqueur. Deuxième marqueur, celui du populisme, l’opposition entre le peuple et les élites. Venant de l’un des plus brillants représentants des élites, c’est peut-être un geste sacrificiel", a posé, narquois, Alain Minc. 

"Vous n'avez pas vu la France changer?"

"Stendhal utilisait les mêmes mots dans la sphère politique pour parler des gens qui gravitaient autour de Napoléon. Il a démontré comment ils avaient contribué au naufrage de la politique en pratiquant ce que vous connaissez bien, la courtisanerie pour ceux qui sont au pouvoir", a taclé le normalien Laurent Wauquiez. 

Il a alors répondu à son interlocuteur, qui lui reprochait "une conversion politique" l'ayant amené du libéralisme à une droite plus identitaire, par une série de questions: "Vous évoquez une discussion tenue quand j’avais 28 ans. 14 ans plus tard, vous n’avez pas vu la France changer autour de vous, le terrorisme monter? Vous n’avez pas vu les thématiques de l’intégration se durcir? Vous l’apôtre de la mondialisation, vous n’avez pas vu la détresse des classes moyennes et la paupérisation se renforcer. Vous n’avez pas compris ce qu’il se passait en Allemagne avec le vote d’Angela Merkel? Vous n’avez pas vu ce qu’il se passait sur le Brexit et aux Etats-Unis?" "J’ai fait un choix, je l’assume: me remettre en question", a-t-il conclu.

Robin Verner