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L'avocat de Woerth dit qu'il sera entendu, ne sait pas quand

Le ministre du Travail Eric Woerth et son épouse Florence seront entendus par la justice sur le dossier Bettencourt comme ils le souhaitent mais aucune date n'est encore fixée, selon leur avocat, Me Jean-Yves Leborgne. /Photo prise le 6 juillet 2010/REUTE

Le ministre du Travail Eric Woerth et son épouse Florence seront entendus par la justice sur le dossier Bettencourt comme ils le souhaitent mais aucune date n'est encore fixée, selon leur avocat, Me Jean-Yves Leborgne. /Photo prise le 6 juillet 2010/REUTE - -

PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail Eric Woerth et son épouse Florence seront entendus par la justice sur le dossier Bettencourt comme ils le...

PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail Eric Woerth et son épouse Florence seront entendus par la justice sur le dossier Bettencourt comme ils le souhaitent mais aucune date n'est encore fixée, a déclaré dimanche leur avocat.

Eric et Florence Woerth ont manifesté publiquement cette volonté, que Me Jean-Yves Leborgne dit avoir transmise au procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye.

"On n'en est pas plus loin", a déclaré l'avocat à Reuters. "Il n'y a pas de date retenue, il n'y a pas de convocation, il n'y a rien. Il y a le principe de la demande, tant de Mme Woerth que de M. Woerth d'être entendus."

"Le procureur m'a laissé entendre que leur souhait serait exaucé, qu'ils seraient entendus, mais sans plus. Donc on ne sait rien", a ajouté Me Leborgne.

L'Inspection générale des finances a déclaré dans un rapport rendu public le 11 juillet qu'Eric Woerth n'était pas intervenu dans le dossier fiscal de l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, quand il était ministre du Budget.

Trois enquêtes préliminaires sont cependant conduites sous l'autorité de Philippe Courroye, un proche du président Nicolas Sarkozy, sur des soupçons de fraude électorale de la femme la plus riche de France, de financement politique illégal dont l'UMP aurait pu profiter par le biais d'Eric Woerth, et de conflit d'intérêts ou trafic d'influence.

Ce dernier point vise notamment les conditions dans lesquelles Florence Woerth a été engagée par le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, en 2007 - poste dont elle a récemment démissionné.

Eric Woerth a pour sa part annoncé la semaine dernière sa démission du poste de trésorier de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, qu'il occupait depuis huit ans.

AUTORISATION PRÉALABLE

Pour être entendu par la justice, il doit obtenir d'abord l'autorisation du conseil des ministres. Or celui-ci ne se réunira plus que trois fois avant les vacances estivales du gouvernement - les 19 et 20 juillet et le 3 août.

Selon son entourage, le ministre du Travail espère être entendu par la justice "le plus vite possible, avant le départ en vacances, sous quinzaine".

Mais ses proches et la présidence de la République, déclaraient dimanche ne pas avoir d'information à ce sujet.

En attendant, Eric et Florence Woerth se sont octroyé un moment de détente en suivant la 14e étape du Tour de France cycliste, dans les Pyrénées, dans la voiture du quintuple vainqueur de la grande boucle, Bernard Hinault.

"Ce n'est pas un instant de stress, c'est un instant de détente. C'est pour les coureurs que c'est difficile", a dit le ministre du Travail en réponse à une question sur l'affaire Bettencourt, qui est devenue ces dernières semaines une affaire d'Etat, au fil de révélations distillées par la presse.

Selon Le Monde de samedi, extraits de procès-verbal à l'appui, Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, a ainsi déclaré à la police qu'Eric Woerth était intervenu auprès de lui juste avant l'embauche de sa femme en 2007, alors qu'il était ministre du Budget.

Mais Me Leborgne n'en démord pas : "Il n'y a pas de dossier Woerth", a-t-il déclaré dimanche à Reuters.

Emmanuel Jarry