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L'avenir de François Fillon suscite des commentaires mesurés

L'avenir politique de François Fillon fait lundi l'objet de commentaires mesurés au lendemain de la diffusion d'un reportage où le Premier ministre semble prendre ses distances avec le président Nicolas Sarkozy. A l'approche d'un remaniement ministériel a

L'avenir politique de François Fillon fait lundi l'objet de commentaires mesurés au lendemain de la diffusion d'un reportage où le Premier ministre semble prendre ses distances avec le président Nicolas Sarkozy. A l'approche d'un remaniement ministériel a - -

L'avenir politique de François Fillon fait lundi l'objet de commentaires mesurés au lendemain de la diffusion d'un reportage où le Premier ministre semble prendre ses distances avec le président Nicolas Sarkozy.

A l'approche d'un remaniement ministériel annoncé pour novembre, le chef du gouvernement est revenu dimanche sur France 2 sur son parcours politique, déclarant notamment que Nicolas Sarkozy n'avait jamais été son "mentor" mais un "allié". Certains observateurs ont interprété ces propos comme une façon de préparer l'"après-Matignon".

"La vie politique est faite d'une succession de parenthèses", a commenté sur Canal+ le ministre de la Défense, Hervé Morin. "Vous exercez une fonction, un mandat, et puis un jour cette fonction, ce mandat s'arrête et vous vous dites qu'il y a une vie après". Le président du Nouveau Centre a rendu hommage au locataire de Matignon, "un homme qui écoute, qui connaît très bien les questions militaires". "J'ai eu le sentiment que pendant trois ans et demi j'avais en face de moi un homme qui avait un vrai sens de l'Etat", a-t-il ajouté.

L'ex-ministre de la Justice Rachida Dati a constaté une évolution des rapports entre François Fillon et Nicolas Sarkozy. "C'est vrai que sa relation a changé entre sa nomination comme Premier ministre et aujourd'hui, forcément, donc il donne un nouveau ton à cette relation, en tout cas il met des mots sur cette relation", a dit l'eurodéputée sur RTL. Interrogée un éventuel rôle de François Fillon dans la course à la mairie de Paris en 2014, elle a répondu: "Toutes les ambitions sont légitimes". "Je suis très enthousiaste qu'il soit Premier ministre et qu'il continue sa fonction", a ajouté dans un sourire Rachida Dati, qui est maire du VIIe arrondissement et à qui certains observateurs prêtent l'ambition de briguer l'Hôtel de Ville.

"LE CORPS ÉTAIT LÀ MAIS LA TÊTE ÉTAIT AILLEURS"

Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, a déploré quant à lui les "turbulences" au sein de son parti liées à l'inimitié entre le secrétaire général Xavier Bertrand et le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé. "Ça n'est pas facile. Les turbulences dans lesquelles la majorité se trouve, (...) sont des moments très compliqués", a-t-il dit sur radio Classique. "Je ne parle pas de ce qu'a dit François Fillon hier, je pense particulièrement aux ambitions affichées d'autres, notamment de Jean-François Copé. Tout cela est extrêmement déstabilisateur", a-t-il ajouté.

Au Parti socialiste, le député Manuel Valls a dit voir dans François Fillon "un Premier ministre qui peut-être s'apprête à partir et qui cherche à s'émanciper". Il a reproché au président de ne pas laisser la parole à Matignon, provoquant une "crise de gouvernance". "Jamais un Premier ministre dans la Ve République n'a pris aussi peu d'initiatives puisque tout se passe à l'Elysée, puisque les conseillers du président s'expriment", a-t-il dit sur RMC et BFM TV. Il souhaite que Nicolas Sarkozy "revienne à une lecture plus équilibrée, plus traditionnelle de la vie publique".

Pour la vice-présidente du Front national, Marine le Pen, François Fillon est absent de la vie politique. "Le corps était là mais la tête était ailleurs depuis bien longtemps", a-t-elle déclaré sur France 2. "Il ne dirigeait pas le gouvernement. A chaque fois qu'il intervenait, c'était uniquement pour essayer de siffler la fin de la récréation, essayer de remettre un peu d'ordre dans le chaos gouvernemental, avec des ministres qui se tapaient dessus, qui étaient en compétition de manière très voyante", a-t-elle considéré. "On entend peu M. Fillon sur les sujets politiques".