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L'audit de Renault pointe des dysfonctionnements, dit Besson

Le ministre de l'Industrie Eric Besson a annoncé que les premières conclusions de l'audit sur l'affaire Renault, qui seront présentées lundi au conseil d'administration du groupe, faisaient état de sérieux dysfonctionnements internes. /Photo d'archives/RE

Le ministre de l'Industrie Eric Besson a annoncé que les premières conclusions de l'audit sur l'affaire Renault, qui seront présentées lundi au conseil d'administration du groupe, faisaient état de sérieux dysfonctionnements internes. /Photo d'archives/RE - -

Les premières conclusions de l'audit sur l'affaire Renault, qui seront présentées lundi au conseil d'administration du groupe, font état de sérieux dysfonctionnements internes, a déclaré lundi le ministre de l'Industrie Eric Besson.

L'État, qui détient 15,01% du capital de Renault et qui est représenté à son conseil d'administration, appelle le constructeur à tirer les leçons de ces dysfonctionnements.

"(Le rapport d'audit) visiblement pointe de graves dysfonctionnements à l'intérieur du management de l'entreprise", a déclaré Eric Besson sur la chaîne de télévision LCI.

Prié de dire s'il connaissait les personnes responsables des dysfonctionnements qui ont conduit à accuser à tort des cadres d'espionnage industriel, le ministre de l'Industrie a répondu: "Ils sont nommés dans le rapport d'audit, ce n'est pas à moi de les révéler."

"Le rapport d'audit dit qu'il y a eu des dysfonctionnements graves dont il faut tirer les leçons, et nous pensons qu'il faut effectivement tirer les leçons de ces dysfonctionnements graves", a-t-il ajouté, sans autre précision.

DES SANCTIONS POURRAIENT ÊTRE PRISES

La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a indiqué de son côté avoir donné instruction aux deux représentants de l'État pour qu'ils soutiennent les recommandations du conseil d'administration.

"Il faut que les règles soient respectées. S'il y eu des dysfonctionnements, il faut que des sanctions soient prises, c'est le conseil d'administration qui fera cela cet après-midi", a-t-elle dit sur France Inter.

"Si des fautes ont été commises, il faut que ceux qui en sont responsables s'en aillent dès lors que le degré de la faute le justifient", a-t-elle ajouté.

Plusieurs articles de presse ont écrit lundi que le conseil d'administration extraordinaire de Renault, que le rapport d'audit sur "la fausse affaire d'espionnage" déterminera les responsabilités en cause.

Le Journal du Dimanche indiquait la veille que Patrick Pélata, directeur général délégué du groupe, Christian Husson, directeur juridique, Jean-Yves Coudriou, DRH des cadres dirigeants, et Rémi Pagnie, directeur de la sécurité, pourraient présenter leur démission.

Priée commenter ces articles, une porte-parole de Renault a déclaré : "Il y a bien un conseil d'administration extraordinaire cet après-midi relatif à l'affaire des cadres. C'est à l'issue de ce conseil que Renault fera éventuellement une communication. A ce stade, nous n'avons pas d'autre commentaire".

Le 14 mars, Renault avait présenté ses excuses aux trois cadres accusés à tort quelques mois plus tôt d'espionnage industriel.

A l'issue d'un autre conseil d'administration extraordinaire, le groupe avait ajouté que Patrick Pélata avait présenté sa démission au PDG Carlos Ghosn, mais que celui-ci l'avait refusé pour ne pas ajouter une crise à la crise.

Une source proche de Renault a indiqué à Reuters jeudi soir que la question des réparations réclamées par les cadres mis en cause - 9,1 millions d'euros en tout selon Marianne, et 11,2 millions si l'on inclut les indemnités - serait très probablement aussi abordée lors du conseil de lundi.

A la Bourse de Paris, l'action Renault abandonnait 2,42% à 38,90 euros vers 9h10.

Gilles Guillaume et Noëlle Mennella, édité par Matthieu Protard