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L'Assemblée se défend d'être un bastion du sexisme

Des députés français se sont défendus mardi de siéger dans une institution accusée d'être un bastion du sexisme en organisant une "journée de la jupe" diversement appréciée sur les bancs de l'Assemblée nationale. Bernard Accoyer (UMP), le président de l'A

Des députés français se sont défendus mardi de siéger dans une institution accusée d'être un bastion du sexisme en organisant une "journée de la jupe" diversement appréciée sur les bancs de l'Assemblée nationale. Bernard Accoyer (UMP), le président de l'A - -

PARIS (Reuters) - Des députés français se sont défendus mardi de siéger dans une institution accusée d'être un bastion du sexisme en organisant une...

PARIS (Reuters) - Des députés français se sont défendus mardi de siéger dans une institution accusée d'être un bastion du sexisme en organisant une "journée de la jupe" diversement appréciée sur les bancs de l'Assemblée nationale.

La ministre des Sports Chantal Jouanno a provoqué une série de protestations après avoir déclaré la semaine dernière qu'elle entendait des "propos déplacés" lorsqu'elle s'y rendait en jupe.

Après l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York pour tentative de viol, plusieurs élues, de droite comme de gauche, ont dit ces dernières semaines avoir entendu des blagues ou des propos sexistes de la part de leurs collègues.

Plusieurs députés, hommes et femmes, se sont insurgés mardi contre ces attaques et ont défendu leur institution.

Valérie Boyer et Bérengère Poletti, toutes deux élues UMP, ont protesté contre "l'image dégradée" donnée de leurs collègues masculins et rappelé que l'Assemblée était l'un des rares lieux de France où les salaires des hommes et des femmes sont égaux.

Elles ont décidé d'organiser mardi soir un cocktail avec les députés de la majorité sur le thème "les femmes de l'Assemblée nationale qui portent des jupes, respectent leurs collègues et en sont respectées".

Bernard Accoyer (UMP), le président de l'Assemblée nationale, a lui aussi défendu ses députés contre "les allégations qu'il y aurait à l'Assemblée des comportements différents de ce qu'ils sont" dans le reste de la société.

"Il n'y en a pas plus qu'ailleurs", a-t-il poursuivi en se déclarant "interloqué" par les propos de la ministre des Sports, qualifiant son affirmation "d'injustifiée et déplacée".

Mais le cocktail organisé mardi soir par Valérie Boyer et Bérengère Poletti n'est pas du goût de tout le monde.

L'élue socialiste Aurélie Filippetti estime que ces deux parlementaires risquent d'interrompre un cercle vertueux.

"Sur le sexisme et le machisme, malheureusement il y a toujours des femmes qui ont été en quelque sorte les complices des hommes sexistes et machistes", a-t-elle dit à Reuters en trouvant "triste" ce qu'elle appelle un retour en arrière.

"Ça a duré une semaine, on a été super efficaces et maintenant il n'y a plus de comportement sexiste, il n'y a plus de blagues machistes. C'est terminé, ils ont été touchés par la grâce, (...) ils sont tous devenus féministes", a-t-elle dit.

L'UMP Jean-Pierre Grand a abondé dans le même sens.

"Celles qui ont initié cette opération devraient avoir honte", a-t-il dit en conseillant aux femmes de mettre" deux tartes au député qui ne se comporte pas bien".

Pour l'UMP Bernard Debré, il y a toujours eu des propos graveleux mais "de là à faire une journée de la jupe!. On ne doit pas utiliser l'Assemblée pour ce genre d'opération".

L'Assemblée nationale compte 113 femmes sur les 576 députés qui siègent actuellement.

Emile Picy, édité par Yves Clarisse