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L'armée française dit avoir tué par erreur quatre jeunes Afghans

Lors d'une patrouille conjointe de militaires français et afghans. L'armée française admet avoir tué par erreur en Afghanistan quatre jeunes civils, victimes d'un tir de missile lors d'une opération franco-afghane menée contre des insurgés le 6 avril dern

Lors d'une patrouille conjointe de militaires français et afghans. L'armée française admet avoir tué par erreur en Afghanistan quatre jeunes civils, victimes d'un tir de missile lors d'une opération franco-afghane menée contre des insurgés le 6 avril dern - -

PARIS - L'armée française a admis jeudi avoir tué par erreur en Afghanistan quatre jeunes civils, victimes d'un tir de missile lors d'une...

PARIS (Reuters) - L'armée française a admis jeudi avoir tué par erreur en Afghanistan quatre jeunes civils, victimes d'un tir de missile lors d'une opération franco-afghane menée contre des insurgés le 6 avril dernier dans l'est du pays.

Les victimes, âgées de 10 à 15 ans, ont été tuées alors qu'elles étaient dissimulées par des arbres, a expliqué le porte-parole de l'état-major des armées, Christophe Prazuck.

Le 8 avril, l'armée française avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer les liens éventuels entre l'opération militaire menée dans la province de Kapisa et la mort de quatre jeunes Afghans.

"L'enquête a établi ce lien", a dit jeudi à Reuters l'amiral Prazuck, qui évoque un "accident" et souligne que "les règles d'ouverture du feu ont été scrupuleusement respectées".

Selon son récit, un premier accrochage a eu lieu ce jour-là entre des insurgés et une centaine de militaires français qui étaient accompagnés de membres de l'armée et de la police afghanes.

Environ une heure et demie après, les soldats français ont remarqué un groupe de sept insurgés armés cachés derrière un mur. "Un groupe d'observation a dit qu'il n'avait détecté au cours de l'heure passée aucune activité civile à proximité du lieu où se trouvaient les insurgés", a dit l'amiral Prazuck. "La demande d'autorisation de tir lui a été accordée, compte tenu de ces conditions".

CACHÉS SOUS DES ARBRES

Une demi-heure plus tard, cinq jeunes Afghans touchés par des éclats ont été amenés en voiture à la base française de Tabag, à 90 km au nord-est de Kaboul. L'un était décédé et les quatre autres étaient grièvement blessés. Trois d'entre eux ont succombé ensuite à leurs blessures.

Le 8 avril, les forces de l'Otan ont ouvert une enquête, qui a mis trois semaines à aboutir à des conclusions.

"Il fallait interviewer les Afghans et tous les militaires qui avaient participé à l'opération", a expliqué Christophe Prazuck. "Notre conclusion, c'est que ces jeunes Afghans étaient sous des arbres, masqués à la vue de l'observateur, ce qui explique qu'il ne les a pas vus".

"Les règles d'ouverture du feu ont été scrupuleusement respectées", a-t-il assuré. "C'est un accident (lié) à une attaque des insurgés, qui attaquent dans les villages pour s'imbriquer avec la population".

L'armée française a pris contact avec les familles des victimes qui recevront une aide, notamment financière, "qui se poursuivra dans les semaines et les mois qui viennent".

A la question de savoir si la population avait du ressentiment vis-à-vis des militaires français, l'amiral Prazuck a répondu: "Ce sont les Afghans eux-mêmes qui ont amené sur la base française les jeunes Afghans qui ont été blessés. D'une certaine manière, cela montre qu'ils ont confiance dans nos intentions".

La France a engagé environ 3.750 hommes sur le terrain afghan, où elle est présente depuis 2001.

Elizabeth Pineau, édité par Gilles Trequesser