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L'appel de Ségolène Royal aux lycéens fait bondir la droite

Lycéens et étudiants dans les rues de Toulouse, mardi. Les ténors de la majorité s'élèvent contre l'appel, jugé "irresponsable", de la socialiste Ségolène Royal invitant les jeunes à manifester contre la réforme des retraites. /Photo prise le 12 octobre 2

Lycéens et étudiants dans les rues de Toulouse, mardi. Les ténors de la majorité s'élèvent contre l'appel, jugé "irresponsable", de la socialiste Ségolène Royal invitant les jeunes à manifester contre la réforme des retraites. /Photo prise le 12 octobre 2 - -

PARIS (Reuters) - Les ténors de la majorité se sont élevés mercredi contre l'appel, jugé "irresponsable", de la socialiste Ségolène Royal invitant...

PARIS (Reuters) - Les ténors de la majorité se sont élevés mercredi contre l'appel, jugé "irresponsable", de la socialiste Ségolène Royal invitant les jeunes à manifester contre la réforme des retraites.

Ministres et responsables de l'UMP ont fustigé les propos de la présidente de la région Poitou-Charentes, qui a invité mardi soir sur TF1 les jeunes de "continuer à descendre dans la rue, mais de façon très pacifique" pour défendre les retraites.

Fait nouveau dans le combat mené contre la réforme gouvernementale, des dizaines de milliers de lycéens et d'étudiants se sont mêlés aux salariés lors des manifestations de la journée d'action de mardi.

Quelques incidents ont eu lieu en marge des défilés, et d'autres se sont produits mercredi dans des lycées.

Du secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, au Premier ministre François Fillon en passant par le ministre du travail Eric Woerth et la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, les responsables de droite ont dénoncé l'appel de Ségolène Royal, considéré comme dangereux et irresponsable.

"Est-ce qu'elle se sent portée par les évènements ou est-ce qu'elle a décidé de forcer le destin dans la compétition interne au PS ?", s'est demandé le ministre de l'Immigration, Eric Besson, sur Public Sénat.

"C'est vraiment pas bien", a dit Eric Woerth sur RTL.

Sur LCI, la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a jugé "extrêmement choquant qu'une personnalité politique comme Madame Royal appelle (...) les lycéens à sécher les cours".

INSTRUMENTALISATION ?

La garde des Sceaux a trouvé cela "profondément irresponsable". "Des manifestations dans la rue, cela présente toujours un certain risque", a dit Michèle Alliot-Marie sur RMC.

Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a demandé à son homologue socialiste, Jean-Marc Ayrault, de désavouer Ségolène Royal.

"Le Parti socialiste n'instrumentalise personne, il respecte les organisations syndicales qui décident des manifestations", a répondu Jean-Marc Ayrault, invitant le gouvernement à répondre aux questions des jeunes sur "l'échec scolaire, l'échec universitaire, le chômage et la précarité".

François Fillon a noté pour sa part que la question d'inciter les jeunes à manifester "faisait débat dans (les) rangs" du Parti socialiste.

"C'est votre responsabilité, vous êtes face à l'Histoire et vous verrez que les Français feront le moment venu le jugement entre ceux qui ont assumé leurs responsabilités et ceux qui les ont fui en faisant preuve de démagogie", a dit le chef du gouvernement devant les députés.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, en a appelé à la responsabilité des leaders d'opinion.

"A la réponse de la police et de la justice doit s'ajouter la responsabilité politique et j'invite chacun des responsables publics à ne pas mélanger les genres", a-t-il dit. "Nous ne tolérerons aucune violence, aucune agression et nous ne tolérerons aucune manipulation."

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse