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L'affaire Woerth éclipse les efforts de rigueur du gouvernement

L'attention des responsables politiques et des médias reste focalisée sur l'affaire Woerth-Bettencourt alors que le gouvernement annonce une série de mesures visant à économiser 10 milliards d'euros. /Photo prise le 30 juin 2010/REUTERS/Benoît Tessier

L'attention des responsables politiques et des médias reste focalisée sur l'affaire Woerth-Bettencourt alors que le gouvernement annonce une série de mesures visant à économiser 10 milliards d'euros. /Photo prise le 30 juin 2010/REUTERS/Benoît Tessier - -

PARIS (Reuters) - L'attention des responsables politiques et des médias reste focalisée sur l'affaire Woerth-Bettencourt alors que le gouvernement...

PARIS (Reuters) - L'attention des responsables politiques et des médias reste focalisée sur l'affaire Woerth-Bettencourt alors que le gouvernement annonce une série de mesures visant à économiser 10 milliards d'euros.

"Peut-il tenir?", s'interroge Libération, tandis que Le Parisien-Aujourd'hui en France titre "Le poison de l'affaire Woerth" et que Le Figaro reprend la dénonciation par le Premier ministre, François Fillon, d'"une opération de déstabilisation".

Le Parti socialiste, qui réclame une commission d'enquête parlementaire faute d'obtenir des poursuites judiciaires, insiste sur la fragilisation du gouvernement au moment même où il demande des efforts aux Français à travers la maîtrise des dépenses et la réforme des retraites.

Une grande partie de la droite continue, elle, de faire bloc derrière Eric Woerth, s'indignant des attaques de l'ex-candidate socialiste à l'Elysée, Ségolène Royal, contre "un système Sarkozy corrompu".

Mais l'embarras gagne du terrain dans la majorité, en particulier quant au cumul par Eric Woerth de la fonction de ministre et de trésorier de l'UMP.

Après l'ex-Premier ministre UMP Alain Juppé, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a pris ses distances, invitant à "clarifier ce qui constitue un conflit d'intérêts". Les députés du Nouveau Centre estiment aussi que le cumul pose problème.

Interrogé sur les mesures d'économies dévoilées par le ministre du Budget, François Baroin, l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande a évoqué un problème d'exemplarité de l'exécutif.

"Je ne nie pas qu'il faut faire des efforts et que ça doit commencer par l'exemple. Or précisément ce qui pose un problème depuis trois ans, c'est que la 'démocratie irréprochable', (comme) avait dit Nicolas Sarkozy dans sa campagne, est devenue la démocratie du contre-exemple: faite ce que je dis, pas ce que je fais", a-t-il dit sur France 2.

"Il faudra vraiment des signes forts pour convaincre l'opinion que ce ceux qui sont aux responsabilités du pays se comportent de façon responsable", a-t-il ajouté.

RAFFARIN POUR UNE COMMISSION D'ÉTHIQUE

Le député socialiste Arnaud Montebourg a estimé qu'"il y a des infractions pénales qui apparaissent" dans ce dossier.

"On voit bien qu'on ne peut pas être à la fois trésorier de l'UMP, recevoir de l'argent d'évadés fiscaux ou de fraudeurs du fisc" et ministre du Budget, a-t-il dit sur I>Télé.

La droite continue de dénoncer une opération politique montée contre Eric Woerth pour fragiliser la réforme des retraites dont il est chargé en tant que ministre du Travail.

"L'affaire Woerth, c'est intéressant trois minutes mais à un moment, le sujet qui préoccupe les Français aujourd'hui, c'est la réforme des retraites et au-delà le développement de notre pays", a dit le député UMP Hervé Mariton sur Radio Classique.

L'ancien socialiste Eric Besson, aujourd'hui ministre de l'Immigration, a souhaité sur RTL que "le PS arrête de s'en prendre au ministre des retraites parce qu'il n'a rien à dire sur la réforme des retraites".

Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, a déclaré sur France Info qu'"Eric Woerth est aujourd'hui en plein coeur de la réforme des retraites, nous avons besoin de lui pour faire cette réforme".

L'ancien Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin a appelé sur LCI "les femmes et les hommes politiques de ce pays à être responsables, à être modérés" et a souhaité la création d'"une commission nationale d'éthique gouvernementale".

"Il nous faut des règles dans la démocratie", a-t-il ajouté.

Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet