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Politique

Kahn : « Delanoë a-t-il déjà eu une idée ? »

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Ancien journaliste et fondateur de Marianne, Jean-François Kahn, candidat Modem aux Européennes, est revenu sur la crise financière et a fustigé le PS.

Jean-François Kahn, auteur de « Pourquoi il faut dissoudre le PS » aux Editions Larousse et candidat Modem aux Européennes, était l'invité des GG jeudi 2 octobre. A cette occasion, il a d'abord évoqué la crise financière : « On traverse une crise terrible. Il faut bien voir que de la même façon qu'on a eu l'effondrement du système communiste il y a 15 ou 20 ans, on a aujourd'hui l'effondrement d'un autre système, qui est le système néocapitaliste. Dans les deux cas, ce sont des dérives qui se retournent contre leur origine même. On assiste à ça ».

« Les gens aujourd'hui sont inquiets et ébahis de ce qu'on leur dit. Ils disent « On nous a enfumés, on nous a menti ! ». L'absurdité, l'amoralité, l'irrationalité du système ! Les 5 plus grands patrons des 5 banques qui ont fait faillite, et que les contribuables américains doivent renflouer, ont gagné en 5 ans 3 milliards et 200 millions de dollars. On n'arrive même plus à concevoir ! Or, l'achat de Lemhan Brothers en faillite n'a coûté que 1 milliard 400 millions. Un de ces types là faisait partie d'un groupe qui luttait contre la protection sociale pour les 8 millions d'enfants américains qui ne sont pas couvert. Il disait « Ca coûte trop cher, c'est du socialisme ». Je pourrais prendre d'autres exemples. Aujourd'hui, les gens rejettent cette société dont le profit était le centre ».

« Il y a une colère terrible qui est en train de monter. S'il n'y a pas des forces qui sont capables de leur proposer ce que j'appelle un projet révolutionnaire humaniste et démocratique, et le PS n'en est pas capable, alors ils vont écouter, comme en Autriche, tous ceux qui vont leur proposer des solutions d'extrême droite. Il y a une nécessité d'avoir plusieurs forces qui expriment une volonté d'une autre société ».

Il a d'autre part évoqué la « dissolution » du Parti Socialiste qu'il prône : « C'est vraiment en tant que républicain que je pense qu'il faut un parti crédible. Concernant Delanoë, je pense que sa façon d'aborder le libéralisme dans son livre... Il dit oui au libéralisme politique et sociétal et non au libéralisme économique. Le libéralisme politique et sociétal, sauf à permettre qu'on fornique sur les places publiques, il n'y a plus beaucoup à ajouter. Alors qu'en revanche, quand vous voyez à quel point vous avez les monopoles qui se reconstituent, qu'on verrouille l'accès au marché, que la concurrence ne cesse de se réduire, il faut imposer un vrai libéralisme contre ça, revenir au vrai libéralisme dans ce qu'il a de plus progressiste au vrai sens du terme ».

« La pauvre Ségolène Royal, j'ai de la sympathie pour elle tellement elle en prend plein la figure. Sa métamorphose est inouïe. Je suis très surpris, parce que j'ai lu les journaux et j'y ai lu que c'était ridicule, télévangéliste... Moi je l'ai cru. Et depuis, je l'ai vu, j'ai vu la vidéo. Et bien ce n'est pas vrai ! On est pour ou contre politiquement, mais elle s'était transformée en bien ! Pour la première fois, elle qui est nulle comme oratrice, c'était pas si mal son numéro. Alors pourquoi cette réaction de la presse ? ».

« Delanoë, je continue à me demander s'il a jamais eu une idée, une grande idée. Aubry, on est pour ou contre, mais elle est structurée mentalement, elle a des idées. Mais je pense que si Aubry est candidate à la présidentielle, la gauche n'est pas au second tour ».

La rédaction-Les Grandes Gueules