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Juppé craint des "exagérations" sur la politique sécuritaire

L'ancien Premier ministre Alain Juppé estime que la politique sécuritaire, si elle est une priorité, ne doit pas conduire à des "exagérations" et qu'un durcissement de la loi peut se justifier, à condition que le nouveau texte "ne soit pas de pure circons

L'ancien Premier ministre Alain Juppé estime que la politique sécuritaire, si elle est une priorité, ne doit pas conduire à des "exagérations" et qu'un durcissement de la loi peut se justifier, à condition que le nouveau texte "ne soit pas de pure circons - -

PARIS (Reuters) - L'ancien Premier ministre Alain Juppé estime que la politique sécuritaire, si elle est une priorité, ne doit pas conduire à des...

PARIS (Reuters) - L'ancien Premier ministre Alain Juppé estime que la politique sécuritaire, si elle est une priorité, ne doit pas conduire à des "exagérations" et qu'un durcissement de la loi peut se justifier, à condition que le nouveau texte "ne soit pas de pure circonstance".

Dans une tribune publiée sur son blog, le maire de Bordeaux déclare en outre partager les interrogations du président du Sénat, Gérard Larcher, sur la nécessité d'un nouvelle loi étendant les motifs de déchéance de la nationalité française.

Alain Juppé, qui dit vouloir s'exprimer sur le sujet "avec mesure", prend ainsi ses distances avec Nicolas Sarkozy, dont le discours sur l'insécurité prononcé fin juillet à Grenoble a suscité de vives critiques dans l'opposition et chez les défenseurs des droits de l'homme.

Le chef de l'Etat avait alors établi un lien entre immigration et insécurité, annonçant que les motifs pouvant donner lieu à une déchéance de la nationalité française devaient être élargis à toute personne d'origine étrangère qui porterait atteinte à la vie d'un membre des forces de l'ordre.

Il s'exprimait après des incidents dans un quartier de Grenoble où des policiers ont été la cible de tirs à balles réelles.

Pour Alain Juppé, la France "n'est pas à feu et à sang" et a accompli "des progrès indéniables" dans la lutte contre l'insécurité depuis quelques années.

Pour autant, "la priorité sécuritaire ne doit pas non plus conduire à des exagérations, peu compatibles avec nos valeurs fondamentales", écrit-il.

LOI APPLICABLE ET APPLIQUÉE

Un durcissement de la loi peut selon lui s'avérer nécessaire "à condition que la loi nouvelle ne soit pas de pure circonstance et surtout qu'elle soit applicable et appliquée dans la durée".

"Je ne suis pas sûr que ce soit toujours le cas. Souvent les textes en vigueur suffiraient, s'ils étaient vraiment appliqués", ajoute-t-il en citant l'exemple, invoqué par Gérard Larcher dans une interview au Figaro, des textes existants sur les motifs de déchéance de la nationalité.

"Applique-t-on réellement le droit déjà en vigueur? L'article 25 du Code civil ne fournit-il pas déjà la réponse à la plupart des questions posées? C'est ce que nous devrons vérifier."

Le maire de Bordeaux, dont le nom est évoqué pour un possible retour au gouvernement lors du remaniement annoncé pour fin octobre par Nicolas Sarkozy, critique aussi l'opposition socialiste, lui reprochant sa "démesure" quand elle déclare que les libertés publiques sont menacées par la politique sécuritaire du chef de l'Etat.

"Malgré toute l'estime et même l'amitié que j'ai pour lui, je trouve que Michel Rocard, lorsqu'il évoque Vichy et le nazisme, perd le sens commun", écrit-il à propos de l'ancien Premier ministre socialiste avec lequel il a coprésidé la commission chargée de réfléchir à l'utilisation du Grand Emprunt.

Yann Le Guernigou, édité par Gérard Bon