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Jean-Marie Le Pen sollicite l'État pour récupérer un prêt accordé à sa fille

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Photo d'illustration - Jeff Pachoud - AFP

L'ancien président du Front national réclame 4,5 millions d'euros, versés à Marine Le Pen pour financer sa campagne présidentielle de 2017.

L'ancien président du Front national (devenu Rassemblement national), Jean-Marie Le Pen, qui avait prêté 6 millions d'euros à sa fille Marine pour la présidentielle de 2017, a demandé à l'État à être remboursé via l'aide publique annuelle versée au parti. Il en a d'ores et déjà récupéré 1,5 millions.

La présidente du RN a signé début 2019 une cession de créances pour que soient soustraits de cette aide annuelle 4,5 millions d'euros encore dûs par le RN au micro-parti Cotelec de M. Le Pen, a précisé à l'AFP le conseiller de ce dernier, Lorrain de Saint Affrique, confirmant une information du Journal du Dimanche.

Le co-fondateur du FN a ensuite introduit début juin la cession de créance auprès du ministère de l'Intérieur, qui octroît les aides publiques aux partis.

"Pas de tension" entre Marine et Jean-Marie Le Pen

En revanche, "il n'y a pas de tension" entre le père et la fille à ce sujet, comme l'affirme l'hebdomadaire, a ajouté Lorrain de Saint Affrique. Le JDD affirme que la signature de Marine Le Pen a été obtenue "de haute lutte".

"Il s'agit d'une démarche juridique naturelle", a ajouté le représentant de Jean-Marie Le Pen, brouillé politiquement avec sa fille depuis son éviction du parti en 2015.

Au RN, le trésorier Wallerand de Saint Just assure aussi qu'il n'y a "aucune querelle" et indique que "le problème sera réglé bien avant" le prochain versement de l'aide publique, prévu en février. Cette aide atteint 5,5 millions d'euros.

En juillet 2018, les juges avaient déjà saisi, dans le cadre de l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés FN - dont le préjudice est évalué à 7 millions d'euros -, 2 millions d'euros de l'aide publique due au RN. Ils craignaient que cette aide ne serve qu'à rembourser des emprunts et soit indisponible pour recouvrer d'éventuels dommages et intérêts. Le RN avait dénoncé un "assassinat politique".

Le micro-parti Cotelec emprunte à des particuliers à un taux de 3% avant de prêter au RN à 6%, et garde le différentiel pour sa trésorerie.

Juliette Mitoyen avec AFP